Trêve hivernale : la Fondation Abbé Pierre appelle à renforcer la prévention des expulsions
A quelques jours du début de la trêve hivernale, certains signaux inquiètent les associations de lutte contre le mal-logement.
« Au lieu de renforcer durablement la prévention des expulsions, le retour à la situation préexistante est un mauvais signal », dénonce sans détour la Fondation Abbé Pierre. Ces deux dernières années, avec la crise sanitaire, de nombreux ménages se sont retrouvés dans des situations extrêmement précaires.
Pour tenter de limiter les expulsions locatives, le gouvernement avait mis en place différentes aides et dispositifs, dont le fonds d’indemnisation des bailleurs, les aides d’Action logement ou encore le prolongement des trêves hivernales. Aujourd’hui, la Fondation Abbé Pierre s’inquiète du flou concernant l’avenir de ces aides.
Opacité
L’organisation qui lutte contre le mal-logement reconnaît qu’une « expérimentation visant l’accompagnement social et juridique au domicile des ménages, mais elle ne concerne que 25% du territoire et sa reconduction aujourd’hui est incertaine, alors même que les premiers enseignements semblent encourageants ».
En outre, la Fondation s’inquiète du fait que les chiffres des procédures et des expulsions effectives soient de moins en moins accessibles, nuisant à « un travail efficace de suivi et d’alerte ».
Relogement ?
En 2020, 1 078 recours d’expulsions ont été accordés par les tribunaux. En 2021, ce chiffre a grimpé à 1 492. Cette année, plusieurs associations déploraient un grand nombre d’expulsions sans proposition de relogement derrière.
Les lieux de vie informels sont également particulièrement surveillés. Lors de la dernière trêve hivernale, 424 expulsions des lieux de vie informels avaient été recensées. Et « dans 85% des expulsions, la majorité des personnes n’a reçu aucune proposition de relogement, ni même d’hébergement ».
C’est pourquoi la Fondation Abbé Pierre appelle à prolonger les aides et dispositifs mis en place pendant la crise sanitaire.