Travail forcé des Ouïghours : une action menée contre Zara
Une action aura lieu ce week-end, devant deux magasins Zara, pour dénoncer l’exploitation du produit du travail forcé des Ouïghours.
Action
Une cause, une action, deux lieux. Aujourd’hui (2 octobre), l’organisation SumOfUs dirige une action devant deux magasins Zara à Paris, l’un sur les Champs-Elysées, l’autre à Haussman Saint-Lazare.
Des militants avec le visage recouvert d’un masque blanc, enchaînés et portant un bleu de travail caractéristique « des camps de travail dans lesquels sont parqués les Ouïghours », selon Ibrahim Bechrouri, chargé de campagne chez SumOfUs.
A l’approche de la Fashion week, le but de cette action, menée conjointement avec le Congrès mondial Ouïghour, est de dénoncer la complicité de la marque dans le travail forcé des Ouïghours et les abus du gouvernement chinois envers cette population.
Double discours
En ce début d’année, une plainte a été déposée contre Inditex (marques Zara, Bershka …), Uniqlo ou encore SMCP (Sandro, De Fursac …). Les fondements de cette plainte sont inédits : recel de travail forcé, recel de crime de réduction en servitude aggravée, de crime de traite des êtres humains en bande organisée, de crime de génocide et de crime contre l’humanité.
Le but de cette plainte et de démontrer que les entreprises visées connaissent les conditions de production de leurs articles et sont donc complices des crimes commis contre les Ouïghours.
L’exemple le plus manifeste de ce double discours des marques est le fait qu’en début d’année, le groupe Inditex (Zara) a supprimé de son site une page intitulée « Zéro tolérance envers le travail forcé », évoquant le sort des Ouïghours.
Moyen de pression
Le but des actions organisées par SumOfUs et le Congrès mondial Ouïghours est d’accentuer la pression médiatique sur les marques (Zara et Hugo Boss notamment), sur le gouvernement chinois et plus largement sur toute l’industrie textile.
« L’industrie du textile est particulièrement impliquée dans cette violation des droits humains car elle profite du travail forcé au travers de ses fournisseurs : 84 % du coton chinois est produit dans la région ouïghoure [région autonome du Xinjiang, ndlr], soit environ 20 % du coton mondial », selon Asal Khamraeva-Aubert, représentante du Congrès Mondial Ouïghour en France.
Outre ces actions sur le sol français, d’autres sont prévues en Espagne et en Allemagne.
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