Touria Jabrane, ex-ministre et comédienne est décédée

 Touria Jabrane, ex-ministre et comédienne est décédée

Son visage est familier pour l’ensemble des marocains. Touria Jabrane incarnait ce petit supplément d’âme dans les séries et films marocains depuis les années 70. Militante, ministre et comédienne, Touria Jabrane est décédée hier d’un cancer à l’âge de 67 ans.

On le souligne pas assez mais Touria Jabrane est une femme qui a bouleversé le paysage culturel marocain. Elle a en effet, à une époque où cela était mal vu et difficile, commencer une carrière artistique. Née à Casablanca et diplômée du Conservatoire Nationale, elle fait ses débuts dans le théâtre en compagnie de Tayeb Seddiki. Ses personnages pleinement marocains incarnent à la perfection une réalité féminine populaire au Maroc.

Elle fait alors partie, dés 1972, de la troupe Masrah Ennass. Elle y acquiert ses lettres de noblesse jusqu’à obtenir en 1978, son premier rôle au cinéma dans le film « Omar El Mokhtar » de Mustapha Akkad. On la retrouvera aussi dans le film « Titre provisoire » de Mustapha Derkaoui.

Touria Jabrane enchainera dés lors plusieurs rôles dans des séries télévisés, au cinéma mais aussi au théâtre, sa première passion. Elle créera avec son mari, Abdelouahed Ouzri, la troupe Masrah Al Yaoum (le théatre d’aujourd’hui).

Au delà de son rôle culturel, elle aura aussi à coeur de participer à la vie de la société. Très impliquée dans les organisations humanitaires et des droits de l’homme, elle aura toujours à coeur d’aider par sa présence et son militantisme.

En 2007, elle devient ministre de la culture dans le gouvernement d’Abbas El Fassi. Grâce à son appui, on voit l’émergence de la réforme du Fonds de soutien au théâtre. Elle est aussi, à l’instar de Jack Lang en France, de la « Fête de la Musique » au Maroc. Elle s’impliquera ausis dans plusieurs chantiers artistiques de Rabat comme la Bibliothèque nationale, le musée national ou le grand théâtre de Rabat. Elle y restera deux ans avant de céder sa place à Bensalem Himmich.

Décorée par Feu Hassan II du Wissam du mérite national, elle était également Chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres de la République Française.