Toujours moins de lits d’hospitalisation

Plus de 6 700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en 2022. La tendance de ces vingt dernières années se confirme.

L’exécutif a promis de « rouvrir des lits » mais le successeur du ministre de la Santé aura fort à faire. Au 31 décembre 2022, les 2 976 hôpitaux publics et privés disposaient de 374 290 lits d’hospitalisation complète.

C’est 6 713 de moins que l’année précédente, selon le bilan de la direction statistique des ministères sociaux. Les établissements de santé ont, dans le même temps, créé 2 591 places d’hospitalisation partielle, sans nuit passée dans l’établissement, pour arriver à un total de 85 015 places.

Contrairement à un lit, une « place » de jour peut accueillir plusieurs patients quotidiens.

Tendance depuis les années 2000

Ces chiffres sont constatés dans le public comme dans le privé. Ils illustrent « une tendance observée depuis plusieurs années », qui « reflète la volonté » des pouvoirs publics de réorganiser l’offre de soins hospitaliers vers plus « d’ambulatoire », selon les auteurs de l’étude.

Cette tendance est réelle depuis le début des années 2000, selon l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé. Les soignants dénoncent régulièrement ces fermetures de lits, qui saturent les services, mettent les équipes sous pression et accentuent les tensions dans les services d’urgences.

Chantier et secteur en souffrance

« Mon seul combat pour l’hôpital public, c’est la réouverture des lits, même si ce n’est pas une très bonne nouvelle pour l’Objectif national des dépenses de l’Assurance maladie », avait déclaré Aurélien Rousseau, ministre de la Santé.

Opposé au projet de loi immigration, il a remis sa démission et laisse donc ce chantier, et plus largement tout le secteur en souffrance, à l’actuelle ministre des professions de Santé Agnès Firmin Le Bodo, désignée pour assurer l’intérim.