Tindouf. Un rapporteur spécial de l’ONU interpellé sur les violations des droits de l’homme
Le « Forum marocain pour la démocratie et les droits de l’homme » a interpellé, dans un rapport, Clément Nyaletsossi Voule, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de réunion pacifique et d’association, au sujet des violations des droits de l’homme dans les camps du polisario.
Dans une note sur les graves violations par l’Algérie des droits à la liberté de réunion et d’association, à l’occasion de la programmation d’une visite en Algérie, le forum a adressé un rapport détaillé sur le sujet. Dans ce document d’une dizaine de pages, présenté mardi 13 septembre à Rabat, on apprend que la situation des droits de l’homme en Algérie et à Tindouf dans le sud-ouest, connaît des violations massives et systématiques qui affectent la liberté de réunion et d’association pacifiques où toute manifestation pacifique fait l’objet d’interdiction, de musellement et de traitement inhumains.
Tous ces faits constituent une caractéristique inhérente à la gestion du dossier des droits de l’homme. Le rapport cite plusieurs cas d’arrestations d’opposants et de manifestants et des décès dans les prisons du polisario, sans ouverture d’enquêtes. Le rapport cite aussi l’interdiction du polisario aux réfugiés de s’enregistrer auprès du Haut commissariat aux réfugiés, ce qui les prive d’obtenir des documents d’identification et du droit de circuler librement à l’intérieur de l’Algérie.
Le rapport s’intéresse aussi à la situation en Kabylie, victime depuis des décennies d’une répression brutale, du pillage des ressources naturelles et l’ignorance des revendications de la population pour le développement et du manque d’une reconnaissance officielle de la langue et de la culture berbères.
Dans le même registre, la visite du rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’association, de réunion et de manifestation, programmée du 12 au 22 septembre en cours, a été reportée à la demande du gouvernement algérien. La visite du rapporteur spécial a été renvoyée plusieurs fois depuis 2020. Un refus déguisé, vu la situation critique pour les droits relevant du mandat des rapporteurs, à savoir les multiples violations des libertés d’association, le gel des activités des partis politiques et les interdictions de plusieurs réunions publiques et des manifestations pacifiques.
La première visite du rapporteur onusien devait avoir lieu en 2011. Mais elle a été reportée à 2013, puis à 2020. En 2021, plusieurs dates ont été fixées pour la venue du représentant onusien. Mais celle-ci a été reportée à chaque fois.