Thierry Vallat (CFI) : « Les journalistes sont des personnes passionnées »
La filiale du groupe France Médias Monde et agence française de développement médias, CFI lance une série de podcasts audio « Correspondances ». Ce programme original, réalisé par Camille Diao vise à mettre en valeur les artisans de l’info. Du Liban à la Côte d’Ivoire en passant par le Yémen, on découvre avec eux, l’arrière boutique des journalistes sur le terrain.
LCDA : Pourquoi CFI lance t’elle cette série de podcasts audio « Correspondances » ?
Thierry Vallat : Nous voulions raconter à CFI, qu’au delà des chiffres et des statistiques, il y a des histoires et des personnes qui travaillent. On met en avant des acteurs de l’info, des journalistes. Le but était de montrer comment ils ou elles travaillent sur le terrain, prennent des risques et s’engagent au service du journalisme. Ces podcasts sont basés sur les histoires individuelles très émouvantes. Leurs profils différent. Les obstacles (milieu social, culturel, genre, etc..) sont nombreux. Ils peuvent écrire dans des régimes autoritaires ou en guerre. Les journalistes sont des personnes passionnées, qui mettent en oeuvre leurs convictions et réussissent à passer outre ces difficultés. C’est souvent très touchant et bouleversant.
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LCDA : D’ou venaient les journalistes que vous avez mis en avant ?
Thierry Vallat : Dans leurs parcours, ils ont été en contact avec notre agence de développement médias. Nous intervenons depuis longtemps avec des médias du Sud. Ils font un peu partie du réseau CFI. Ce sont des amis, des alliés qui partagent les mêmes valeurs. Ils font du journalisme de qualité indépendant avec des standards internationaux. On retrouve des journalistes mais aussi des blogueurs. On travaille avec des acteurs de l’information de manière très large.
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LCDA : Le Covid chamboule le journalisme et la manière de trouver l’info. Est ce que cela a été aussi le cas pour les formations de CFI ?
Thierry Vallat : Nous sommes adeptes de l’agilité. Malgré la pandémie, nos projets, portés par des passionnés, se sont poursuivis. Par conséquence, plutôt que le présentiel, on est passé par le visio. On a également lancé des programmes sur le coronavirus et la santé durant cette période. On continue notre activité car on s’adapte.
LCDA : Avez vous des projets pour le Maghreb ou au Moyen Orient ?
Thierry Vallat : Le monde arabe est une de nos zones prioritaires au sein de CFI. On partage beaucoup de points communs historiques, géographiques et culturels. Le monde arabe fait partie de notre mission et notre passion. Au Maghreb, nous travaillons avec la Tunisie qui restructure son espace audiovisuel. CFI l’accompagne dans cette voie avec des partenaires européens. Dans les 3 à 4 années à venir, cela va amener de la qualité et la diversité des programmes de l’audiovisuel. Au Proche-Orient, il est prévu de mettre en place Qarib, qui permet de produire des contenus thématiques, de lutte contre les infox et avec du soutien à l’innovation. Celui-ci concerne l’Irak, la Jordanie, le Liban et la Palestine. C’est un projet structurant de 10 millions d’euros qui va contribuer à l’amélioration de la situation médiatique dans la région. Le lancement doit avoir lieu à la fin de ce mois.