Théorie du genre. La loi au service de l’idéologie

 Théorie du genre. La loi au service de l’idéologie

Manifestation appelant à plus de droits pour les transsexuels, à Madrid, en Espagne, le 4 juillet 2020. OSCAR GONZALEZ / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP

Sous le prétexte de lutter contre les discriminations, le Parlement espagnol vient de voter une loi à l’intitulé pompeux : « la loi d’égalité réelle et effective des personnes trans ». Selon ses concepteurs, ce texte consacre le droit à « l’autodétermination de genre », c’est-à-dire la possibilité de changer le sexe figurant sur les papiers d’identité sans  autre démarche qu’une déclaration publique.

En clair, le changement de sexe à l’état civil ne sera ni plus ni moins qu’une simple démarche administrative. Il suffira qu’une femme se sente homme ou le contraire pour être considéré par les autorités comme tel. Peu importe la subjectivité de la démarche puisque la loi permet aussi de revenir en arrière et de revendiquer par la suite la volonté de revenir à son sexe de départ. « Cette loi ­permet à chacun d’être qui il est, sans honte, sans peur et sans ­discrimination », s’est félicitée la ministre de l’Egalité Irene Montero, membre de Podemos, qui a défendu ce texte contre vents et marées.

D’après l’idéologie de ces nouveaux gourous de la théorie du genre, le féminin et le masculin ne seraient ni plus ni moins que de simples constructions sociales, le corps biologique ne devrait pas avoir de conséquence sur l’identité sexuelle.

Pour ceux qui croient encore que cette entreprise de déconstruction du vieil ordre sexué n’est que le prolongement des fantasmes de drag queens délurées, que l’avènement d’un citoyen « girouette » relève de la science-fiction, il faut leur dire que désormais cette attitude risque de leur coûter cher si une ONG ou un(e) individu(e) se mettait en tête de les attaquer en justice parce qu’il est quasiment certain qu’il se trouvera des magistrats pour le condamner lourdement !

Déjà, aux États-Unis comme au Canada, des drag queens font leur show dans les écoles pour convaincre les petits qu’ils sont libres de choisir leur genre sans se soucier de celui qu’ils ont eu à leur naissance. Du coup, la construction sociale et culturelle de la féminité et de la masculinité à partir du sexe n’a plus aucun sens. Et le « sexe biologique » auquel nous appartenons est présenté comme une mythologie sociale, une aliénation à des normes culturelles, sociales, historiques, qui, dès notre naissance, nous placent en position de méconnaissance des éléments déterminant les sexes, alors que de simples notions comme les menstrues, l’aptitude à la grossesse suffisent à reconnaître une « femme », comme l’organe génital et la morphologie du masculin suffisent à reconnaître un homme.

Le maquillage de la réalité par la chirurgie, quel que soit son talent, ne peut aller au-delà de ces données biologiques. C’est monter d’un cran dans cette guerre de haute intensité que mènent certains gauchos contre l’institution de la famille et contre les lois biologiques de la nature. Une guerre qui a commencé avec les entreprises déconstructrices des années 1960 jusqu’au succès de la notion du genre, présentée comme une « nouvelle évidence universelle », la figure du travesti qui était un phénomène de marge étant devenue la norme et du coup a remplacé le « vrai sexe », celui que chacun possède à sa naissance.

Il ne faut pas se tromper, ces histoires de « genre » sont la continuation de « la guerre que mène l’Occident contre les sociétés traditionnelles, entre autres, par d’autres moyens ». Et c’est Eric Marty qui n’a pas peur d’avancer (dans Le Sexe des Modernes) que « le genre est le dernier grand message idéologique de l’Occident au reste du monde ».

Cet occident qui a décidé unilatéralement « d’homosexualiser » le monde en le divisant en deux entités : les sociétés et pays progressistes occidentaux, soucieux des droits de l’homme qui font de l’homosexualité le nec plus ultra de la modernité et l’Orient, ce monde arabe archaïque, arriéré, qui n’accepte pas qu’on touche à son ordre « patriarcal », où l’homosexualité comme la théorie du genre n’ont pas droit de cité. Et c’est tant mieux.

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