L’Algérie refuse de considérer le Hezbollah comme « organisation terroriste »

 L’Algérie refuse de considérer le Hezbollah comme « organisation terroriste »

Le ministre algérien des Affaires étrangères


 


Invoquant le principe de la non-ingérence dans les affaires de pays tiers, l’Algérie a refusé de faire sienne la décision des pays arabes de classer le Hezbollah libanais comme organisation terroriste.


 


Le gouvernement algérien se met en porte-à-faux avec le Conseil des ministres arabes de l'Intérieur qui a décidé de classer le Hezbollah libanais comme une organisation terroriste. Dans une déclaration faites hier à la presse à l'issue de ses entretiens avec son homologue angolais en visite en Algérie, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a invoqué « le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays », pour motiver son refus de faire sienne la décision de mettre au ban le Hezbollah qui est « un mouvement politico-militaire qui active sur la scène politique interne au Liban ». « Nous devons dans le même temps respecter la Constitution du Liban et les dispositions sur lesquelles repose la coexistence dans ce pays », a-t-il expliqué.


Dans une déclaration faite hier jeudi  à l’agence officielle APS, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Cherif a soutenu : « L'Algérie, pour qui la non-immixtion dans les affaires internes des autres pays est l’un des principes directeurs de sa politique étrangère, s’interdit toute interférence dans ce dossier et refuse de s’exprimer en lieu et place des Libanais dans une affaire qui les concerne d’une manière exclusive ». « Toute décision concernant ce mouvement doit, donc, émaner des Libanais eux-mêmes », a-t-il insisté.


Comme pour couper la poire en deux, M. Benali-Cherif a précisé : « il est clair que ce mouvement, membre de la coalition gouvernementale et acteur au niveau du Parlement libanais dans lesquels il compte de nombreux représentants, a lui également le devoir de ne pas s’ingérer dans les affaires des autres et d’éviter toute implication dans la déstabilisation de son environnement ».


Par ce refus diplomatique d’adhérer à la décision des pays arabes, il se peut que le gouvernement ne veuille pas froisser le principal soutien du Hezbollah libanais, c’est-à-dire l’Iran, avec lequel il a de bonnes relations bilatérales, ces dernières années notamment. En outre, il compte beaucoup sur les Iraniens mais aussi si sur les Russes pour pouvoir faire remonter les prix du pétrole, principale source de devises du pays.


Yacine Ouchikh