Teknival de Redon : un usage de la force ni nécessaire ni proportionné
Dans un nouveau rapport, Amnesty International pointe un usage de la force disproportionné de la part des forces de l’ordre lors du Teknival de Redon.
Disproportionné
« L’usage de la force n’était ni nécessaire ni proportionné, contrairement à ce qu’exigent les Principes de base des Nations unies sur le recours à la force et le droit français », indique clairement Amnesty International concernant l’intervention des forces de l’ordre lors du Teknival de Redon.
Dans son rapport intitulé « Redon : “Free-party” de la répression » (téléchargeable ici), l’ONG revient sur l’intervention menée lors de cet événement interdit par la Préfecture de l’Ille-et-Vilaine. Pendant sept heures dans la nuit du 18 au 19 juin 2021, puis le jour suivant, les gendarmes ont notamment usé de grenades lacrymogènes et de désencerclement. Intervention qui a causé des blessés parmi les gendarmes et les participants, une personne ayant même eu la main arrachée.
Répétition
Pour le rapport, douze personnes présentes sur place, dont des journalistes et des participants, ont témoigné et plusieurs vidéos ont été analysées. Il en résulte qu’il n’y a eu aucune médiation ou communication préalable au recours à la force, dans un champ, de nuit. « Des conditions extrêmement dangereuses et sans visibilité », dans lesquelles ont été lancées de nombreuses grenades.
Des pratiques qui sont récurrentes selon Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France : « Face à la répétition de scènes de violences et de graves blessures graves lors d’opérations de maintien de l’ordre, il serait temps que des stratégies de désescalade soient enfin mises en œuvre (…) la confiance que leur accorde la population risque d’être altérée quand la force est utilisée de manière excessive, illégale ou abusive ».
Impunité
La présidente de l’ONG insiste également sur l’impunité dont bénéficient les forces de l’ordre, suite au recours à la force excessif : « Les membres des forces de l’ordre, comme toute personne, sont plus enclins à enfreindre les lois, les règles et les règlements lorsqu’ils n’ont pas à craindre d’en subir les conséquences ».
S’appuyant sur les conclusions du rapport, Amnesty International demande l’interdiction des grenades explosives et la création d’un organe indépendant chargé d’enquêter sur les plaintes déposées contre les agents de la force publique.