Tariq Ramadan: le parquet requiert un procès pour viol pour une seule femme
Vers un affaissement du dossier Tariq Ramadan ? Le parquet a demandé à la cour d’appel d’abandonner les accusations de viol provenant de trois des quatre accusatrices.
Selon ses réquisitions, le ministère public demande à la cour d’appel de Paris un procès devant la cour criminelle départementale pour un viol aggravé. Des faits qui se seraient produit à Lyon en octobre 2009 sur une femme surnommée « Christelle ».
Les faits dont le parquet demande l’abandon courent jusqu’en 2016. Ils concernent Henda Ayari, une militante laïque, Mounia Rabbouj, une ancienne escort girl et une troisième femme, identifiée par la police sur des photos et des messages retrouvés dans son ordinateur.
En juillet dernier, deux juges d’instruction parisiennes avaient ordonné ce procès et abandonné toute charge concernant deux autres femmes. Tariq Ramadan avait fait immédiatement appel. La Cour d’appel étudiera le dossier le 29 mars prochain.
« La main qui tient »
Dans ce dossier emblématique de l’ère #MeToo, les plaignantes ont décrit des rendez-vous dans des hôtels avec des relations sexuelles particulièrement brutales: selon l’ordonnance, certaines ont relaté « la main qui tient et force la tête, le bras qui empêche de bouger ou de se retourner, le poids du corps, le regard de fou, les paroles de domination et de soumission, les ordres, les gestes, cette attitude pour imposer les pénétrations ».
A l’origine, cinq femmes
L’affaire Ramadan a été déclenchée fin 2017 par les plaintes de deux femmes qui dénonçaient respectivement un viol en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon. Tariq Ramadan a alors été mis en examen pour « viol » et « viol sur personne vulnérable » en 2018.
En 2020, cette mise en cause a été élargie à deux autres femmes qu’il est suspecté d’avoir agressé en 2015 et 2016 à Paris. Puis fin 2020, enfin, une cinquième femme avait rejoint le rang des plaignantes en l’accusant de neuf viols commis en 2013 et 2014.