Le Conseil de sécurité unanime pour lancer un nouveau plan de paix
C'est une première. Pour la première fois en deux ans, la Russie et les 14 autres pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies se sont mis d'accord lundi 17 août autour d'un plan de paix en Syrie.
Pourparlers de paix d'« historiques »
Le représentant permanent adjoint de la France à l'ONU, Alexis Lamek, a même qualifié cette entente concernant l'initiative pour des pourparlers de paix d'"historique". "Pour la première fois en deux ans, le Conseil de sécurité s'unit et passe un message en soutien au processus politique en Syrie", a-t-il ajouté.
Le Venezuela, qui entretient des relations amicales avec la Syrie, s'est toutefois dissocié de certaines parties du communiqué en 16 points du Conseil, qui appelle principalement à une transition politique en Syrie, un pays dans sa cinquième année de conflit. L'ambassadeur vénézuélien auprès de l'ONU, Rafael Ramirez, a estimé que ce texte établissait "un précédent très dangereux", en soutenant une transition qui, dit-il, viole le droit des Syriens à l'auto-détermination.
L’intouchable Assad ?
L'initiative, qui doit démarrer en septembre, devrait permettre la mise en place de quatre groupes de travail sur la sécurité et la protection, le contre-terrorisme, les questions politiques et légales ainsi que la reconstruction. Le Conseil appelle à mettre fin à la guerre en "lançant un processus politique mené par la Syrie vers une transition politique qui rejoint les aspirations légitimes du peuple syrien".
La transition comprend "l'établissement d'un corps dirigeant de transition inclusif avec les pleins pouvoirs, qui devrait être formé sur la base d'un consentement mutuel tout en assurant la continuité (du fonctionnement) des institutions gouvernementales".
Ce communiqué, qui intervient au lendemain d'un bombardement mené par l'armée régulière qui a fait 100 morts dans ville tenue par des rebelles, ne fait aucune mention de cette nouvelle exaction, alors qu’un haut responsable onusien l’avait publiquement condamné. Cette omission et l’adhésion de la Russie (fidèle allié du régime de Damas) confirme l’impression que les travaux risque de buter sur la question centrale du départ de Bachar Al Assad, réclamée depuis quatre ans par l’opposition et l’Occident, mais dont Moscou ne veut pas entendre parler.
Rached Cherif
(Avec AFP)