Syrie : la vie cauchemardesque des enfants du camp d’Al-Hol
Dans le camp d’Al-Hol au nord-est de la Syrie, Médecins sans frontières (MSF) dénonce le cauchemar vécu par les personnes, et notamment les enfants, qui y vivent.
En 2021, 79 enfants sont morts dans le camp d’Al-Hol en Syrie. Cette même année, « 35% des personnes décédées à Al-Hol étaient des enfants de moins de 16 ans ». C’est l’un des tristes enseignements révélés dans le rapport de MSF intitulé « Entre deux feux : le camp syrien d’Al-Hol entre danger et désespoir ». L’ONG y rapporte notamment comment des enfants meurent faute d’avoir pu recevoir une aide médicale d’urgence à temps : « Les enfants qui ont besoin de traitement à l’hôpital situé à une heure de voiture du camp y sont emmenés sous escorte armée, la plupart du temps sans leurs proches », précise Martine Flokstra, responsable des opérations MSF en Syrie.
« Prison à ciel ouvert »
A l’origine, le camp d’Al-Hol devait servir « d’abri sûr et temporaire » pour les déplacés des conflits syrien et irakien. A partir de décembre 2018, des territoires contrôlés par l’Etat Islamique sont arrivées de très nombreuses personnes. Depuis trois ans, le camp d’Al-Hol abrite environ 50 000 âmes. Selon MSF, la majorité d’entre elles sont des enfants. Dans cette « prison à ciel ouvert », les conditions de vie sont particulièrement précaires, l’accès aux soins y est limité et l’éducation absolument inexistante.
Rapatriement ?
Pour l’ONG, les pays de la coalition internationale ont leur part de responsabilité dans ce chaos. Des rapatriements au compte-goutte, quand ils ne sont pas tout simplement refusés, ces pays font traîner les choses. La responsable des opérations MSF ne mâche pas ses mots : « Les membres de la Coalition internationale contre l’Etat Islamique et les pays dont les ressortissants sont détenus à Al-Hol et dans d’autres centres de détention du nord-est syrien ont failli à leurs obligations […] Ils doivent prendre leurs responsabilités et trouver des solutions pour les gens détenus dans le camp ».
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