La réouverture de la foire internationale de Damas est-elle un signe d’espoir ?

 La réouverture de la foire internationale de Damas est-elle un signe d’espoir ?

Réouverture des portes de La Foire internationale de Damas le 17 août 2017


Ces derniers jours, les troupes du régime syrien, appuyées par ses alliés dont les Russes, inflige des revers important au groupe Etat Islamique (EI). Si la fin de la guerre paraît encore loin, le régime tente de mettre en place des événements allant dans le sens d'une reprise de la vie économique et culturelle. Ainsi, la Foire internationale de Damas a rouvert ses portes la semaine dernière (17 août), pour la première fois depuis cinq ans. Evénement significatif ou juste symbolique ?


Evénement


Pour le président du Collectif pour la Syrie, le Dr Alexis Chebib, qui se rend régulièrement en Syrie, actuellement le pays « vit dans une atmosphère de fin de guerre » même s'il admet que le chemin est encore long jusqu'à la paix. Cependant, il voit d'un œil positif le retour de la Foire internationale de Damas : « il y a eu l'ouverture officielle du forum international de Damas, qui avait été arrêté pendant cinq ans. Avec la participation d'une quarantaine d'Etats et de cinquante chefs d'entreprise dont certaines appartiennent aux Etats ayant imposé l'embargo ».


L'occident pas « officiellement » invité


Dans les faits, 23 Etats participent officiellement, via leurs ambassades, à la Foire internationale de Damas, tandis que 20 autres ne participent que commercialement via des « sociétés économiques indépendantes ». Il faut noter que les pays européens et les Etats-Unis, qui font peser des sanctions contre le régime de Bachar al-Assad, notamment un embargo, n'ont pas été officiellement invités. Pour le Collectif contre la Syrie, cet embargo, faisant plus souffrir le peuple syrien qu'il n'affaiblit Bachar al-Assad, doit être levé.


Combattre le terrorisme


Hier (20 août), un tir de roquette a fait cinq morts et une dizaine de blessés aux abords de la Foire internationale de Damas, dans une zone où les autorités estimaient que le calme était revenu. Une réalité que le Dr Chebib souligne : « La première tâche est de combattre le terrorisme sous toutes ses formes (…) La paix n'est pas pour aujourd'hui, ni pour demain. Les choses vont progressivement revenir. Avant la guerre, la Syrie était un pays prospère avec 7% de croissance par an. Il faut retrouver la paix, puis il faudra reconstruire la Syrie ».


Un élan régional ?


Optimiste sur l'avenir du pays, le Dr Chebib entrevoit un « axe économique et culturel régional, avec l'Iran, l'Irak et la Syrie », quand ces deux derniers retrouveront la paix. Les relations entre l'Iran et les pays occidentaux ce sont réchauffées depuis 2013, le pays du président Rohani signant même avec la France, en janvier 2016, « un accord pour favoriser l'investissement des entreprises françaises en Iran », annoncé à l'époque par Emmanuel Macron alors ministre de l'Economie. Concernant la Syrie, un réchauffement des relations s'annonce plus compliqué puisque les membres du Conseil de sécurité, les Etats-Unis et la France en tête, ont émis de sérieuses présomptions sur l'armée du régime quant aux attaques chimiques ayant eu lieu aux abords d'Idlib, en avril dernier.


Malgré tout, quatre mois plus tard, les discours de certains chefs d'Etat concernant Bachar al-Assad sont plus flous. Ainsi, en juin dernier, le président Emmanuel Macron disait « je n’ai pas énoncé que la destitution de Bachar al-Assad était un préalable à tout »…


CH. Célinain