Syrie/Irak : le retour sous surveillance des enfants de jihadistes
Les enfants de jihadistes, de retour en France en provenance d’Irak et de Syrie, seront désormais répertoriés dans un fichier.
Un fichier pour mieux coordonner la prise en charge judiciaire, administrative, médicale et socio-éducative des enfants de jihadistes retenus dans des camps en Irak et en Syrie. C’est un décret publié au journal officiel le 7 avril, qui a concrétisé ce fichier lancé en mars, selon France Info.
Son objectif très pragmatique s’avère être double puisque le but est également de prévenir un parcours de délinquance ou encore de radicalisation. Les données compilées ne seront effacées que lorsque les enfants auront atteint leur majorité.
Stigmatisation ?
Marie Dosé, avocate de familles de femmes et d’enfants retenus dans des camps en Syrie et en Irak, comparait la création de fichier à une nouvelle stigmatisation. Pendant longtemps, la France a refusé de rapatrier ces enfants. Depuis juillet dernier, plusieurs vagues de rapatriement ont permis le retour d’une quarantaine de femmes et entre 70 et 80 enfants.
Le ministère des Affaires étrangères confirmait lors du dernier rapatriement, le 24 janvier, que les enfants avaient été pris en charge par l’aide à l’enfance et avaient pu bénéficier d’un suivi médico-social.
Un sort différent pour les femmes
Majeures, les femmes de jihadistes n’ont pas bénéficié d’autant de clémence de la part du gouvernement français. Au mois de janvier, le ministère des Affaires étrangères indiquait que « les adultes avaient été remises aux autorités judiciaires compétentes ».
En octobre dernier, lors de la deuxième vague de rapatriements, 10 femmes et 40 enfants avaient pu rejoindre la France. Mises en examen pour « association de malfaiteurs terroristes » ou encore pour « crimes contre l’humanité », celles-ci avaient été placées en garde à vue puis en détention.