Syrie. Entre guerre et désinformation, la vaccination contre le Covid stagne

 Syrie. Entre guerre et désinformation, la vaccination contre le Covid stagne

Camp pour personnes déplacées, dans la province d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, le 27 juillet 2020. AAREF WATAD / AFP

En Syrie, même si l’épidémie de Covid-19 continue de faire des victimes, elle n’est pas considérée comme une menace principale. Au Nord-Ouest particulièrement, la vaccination peine à décoller.

 

« Les gens craignent la faim, de nouveaux déplacements ou la mort à cause des bombardements et des explosions », explique un responsable d’un camp de déplacés à Idlib. La population du Nord-Ouest de la Syrie place clairement sa priorité sur les risques liés à la guerre. Mais la campagne de vaccination contre le Covid-19 pâtit également du manque d’information, voire de la désinformation. Selon les chiffres communiqués par Médecins sans Frontières (MSF), seuls 13,4 % de la population totale éligible (âgée de plus de 18 ans) sont totalement vaccinés. 

Information

Une des premières missions de MSF en Syrie est donc d’informer la population. Apporter des précisions, démystifier les rumeurs autour du Covid-19 et du vaccin. Un véritable travail de fond pour l’ONG qui indique avoir « pu toucher plus de 41 000 personnes par le biais de séances individuelles et de séances de groupe ». Un travail qui passe également l’exemple donné par les  gestionnaires, dirigeants de camps ou encore les médecins : « Les gens font confiance aux médecins et aux infirmières, et nous tenions donc à les encourager à se faire vacciner en premier. Dans l’un de nos établissements, 100 % de notre personnel a été entièrement vacciné ».

Accessibilité

Outre le manque d’information, les populations du Nord-Ouest de la Syrie rencontrent également un problème d’accessibilité aux soins en général, dans un pays où le système de santé a été ravagé par plus de dix ans de guerre. MSF indique avoir déployé 10 équipes de vaccination fixes et mobiles dans cette région, venant soutenir les dispositifs mis en place par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Groupe Syrien d’Immunisation (SIG). « Nous avons vacciné des personnes qui avaient auparavant refusé de le faire ou qui n’avaient pas accès à un centre de vaccination », selon un responsable médical MSF du projet de vaccination. L’ONG indique avoir fourni près de 11 600 doses, dont 74% à des personnes déplacées vivant dans les 107 camps du gouvernorat d’Idlib.

 

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