A Barcelone, la communauté syrienne manifeste contre « l’agression russe »

 A Barcelone, la communauté syrienne manifeste contre « l’agression russe »

Photos et vidéo Seif Soudani / LCDA


Fin septembre 2015, des coups de canons retentissent à Barcelone, capitale de la Catalogne, pour célébrer la victoire historique des indépendantistes aux élections locales. Début octobre 2015, autre actualité mondiale majeure, la Russie de Poutine entre en lice dans le conflit syrien, en prenant pour cible les positions de la rébellion. A Barcelone, nous avons interviewé Zaki Alrifai, l’un des organisateurs d’un sit-in contre cette intervention.     


Reportage photo




 


La Catalogne compte à elle seule plus de 5500 syriens résidents en Espagne, sans compter les réfugiés et les nouveaux arrivants potentiels. En octobre seulement, quelques 1600 sont attendus dans le cadre d’un programme d’accueil de 15 000 réfugiés syriens en Espagne, dont 4600 que la Catalogne a prévu de recevoir en plusieurs vagues. Une évolution qui équilibrera sans doute le rapport de force aux sein de cette communauté, jusqu’ici plutôt acquise au régime.


Installé depuis les années 90 à Barcelone, Zaki Alrifaï est l’un des représentants les plus actifs de la communauté syrienne. Avec des partis de gauche locaux, son association a co-organisé une manifestation, Place du gouvernement, au centre-ville animé de la « Rambla » de Barcelone, pour dénoncer ce qu’il qualifie de crime contre le peuple syrien : l’éhontée couverture aérienne que la Russie offre depuis peu au régime syrien pour regagner ses positions perdues face aux rebelles modérés, tout en prétendant bombarder l’Etat Islamique.  


Au centre de la Place, des barbelés ont été installés à titre symbolique, pour rappeler par ailleurs que les barbelés installés par la Hongrie comme obstacle à l’arrivée des réfugiés syriens ont été commandés à une entreprise espagnole.  


« De jeunes radicaux ont voulu brûler le drapeau russe à cette occasion. Je les en ai dissuadé. Le drapeau national russe est celui qui représente le peuple russe, et non nécessairement son gouvernement », raconte Alrifaï.


Interrogé sur les potentielles conséquences de la victoire du parti d’Artur Mas « Junts pel Si », principale liste indépendantiste portée par le président sortant, l’activiste syrien explique que jusqu’ici l’intégration des étrangers se fait sans encombre, contrairement à ce que l’on pourrait penser d’une région où le sentiment nationaliste est en plein essor.  


 


Seif Soudani