Surpopulation carcérale : un nouveau record, des politiques inefficaces
Les chiffres d’incarcérations ne cessent d’augmenter pour atteindre des niveaux records. Plusieurs associations s’inquiètent des premiers signes des futures orientations politiques.
Sur les douze derniers mois, la France a battu onze fois son propre record de personnes détenues dans les prisons. C’est donc, encore, le cas en ce 1er octobre, puisque selon les chiffres publiés par le ministère de la Justice, 79 631 personnes étaient incarcérées.
Dans un communiqué diffusé par 33 associations (30 octobre), un autre chiffre est mis en avant. En un an, pas moins de 5 300 personnes supplémentaires ont été incarcérées. « Le sens de l’incarcération et la sortie de prison sont des impensés, et l’argent public est gaspillé dans une surenchère sécuritaire aux effets désastreux », constatent amèrement les associations qui fustigent les politiques menées jusqu’ici.
Politiques inefficaces
Et les annonces politiques ne sont pas de nature à rassurer les associations. Ces dernières rappellent que près de 70 % des personnes détenues sont incarcérées en maisons d’arrêt, « souvent vétustes et insalubres ». Le taux d’occupation moyen y atteignait 155 % au 1er octobre.
Selon les prévisions du ministère de la Justice, en 2025 ce chiffre devrait passer à 164 %. Tandis qu’en 2027, le nombre de personnes détenues pourrait dépasser 86 000. Les annonces faites par le gouvernement vont dans le sens de la construction de nouvelles places de prison.
Pour les associations, cette politique, appliquée depuis des décennies, n’a jamais donné de résultats probants. « Déjà, en 1999, le Conseil de l’Europe recommandait que “l’extension du parc pénitentiaire devrait être plutôt une mesure exceptionnelle puisqu’elle n’est pas, en règle générale, propre à offrir une solution durable au problème du surpeuplement” », rappellent les associations.
« Dynamique infernale »
L’enfermement à tout prix ? Pour les associations, cette dynamique contribue à pérenniser la surpopulation carcérale : « elle a également pour effet de banaliser le recours à un emprisonnement qui, sans accompagnement professionnel, médical et/ou socio-judiciaire, a un impact nécessairement limité en termes de prévention de la récidive, voire contre-productif ».
D’autres solutions peuvent être trouvées selon les associations. Elles rappellent notamment que les mesures adoptées pendant la crise sanitaire du Covid avaient montré leur efficacité. Une piste sur laquelle les associations incitent le gouvernement à travailler : « il existe des moyens rapides et efficaces de réduire le nombre de personnes détenues ».