Surpopulation carcérale : nouveau record, mêmes interrogations
Records après records, la surpopulation est galopante dans les prisons françaises. Les instances européennes ont déjà alerté plusieurs fois sur ce problème.
74 513 personnes étaient incarcérées au 1er juillet, indique le ministère de la Justice (31 juillet). Un nouveau record après ceux du mois de juin (73 699), de mai (73 162) et d’avril (73 080).
La surpopulation carcérale augmente de plus en plus vite puisque, selon les chiffres officiels du ministère, entre le 1er juin et le 1er juillet, 814 détenus de plus ont été comptabilisés. En un an, 2 500 personnes de plus sont enfermées dans les prisons françaises.
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Surnombre
Les chiffres sont implacables. En 2022, la densité carcérale globale était de 118,7%. Cette année, elle a grimpé à 122,8%. Et la situation est encore plus catastrophique quand il s’agit des maisons d’arrêt puisque le taux d’occupation y atteint un inquiétant 146,3%.
Début juillet, le projet de loi d’orientation et de programmation pour la Justice 2023-2027 était discuté au Parlement. Parmi les réponses proposées pour combattre cette surpopulation carcérale, la création de 15 000 places de prison est prévue.
Ce qui sera insuffisant puisque les prisons françaises enregistrent désormais un surnombre de 16 643 personnes par rapport aux places disponibles.
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Alertes européennes
Début mai, le Conseil des droits de l’homme alertait déjà sur la situation, et notamment la surpopulation carcérale. Le Conseil donnait à la France la date limite de novembre 2023 pour prendre des engagements afin d’améliorer la situation.
Dans un arrêt du 6 juillet, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) condamnait la France pour les conditions indignes de détention carcérale. En mai dernier, l’Observatoire international des prisons (OIP) avançait que construire plus de places de prison n’est pas la bonne solution, il faut enfermer moins.
« Il faut s’attaquer aux causes de la surpopulation, cesser la banalisation de l’usage de la prison dans notre système pénal et questionner le sens de l’enfermement », expliquait l’observatoire.