Dossier. Sur les traces arabo-musulmanes en Europe
Le Courrier de l’Atlas est parti sur les traces arabo-musulmanes en Europe. Un périple enrichissant qui vous fera découvrir l’influence de la culture arabo-musulmane sur le vieux continent. Exclusif.
De tout temps, les peuples ont voyagé, mais, paradoxalement, alors qu’il existe aujourd’hui tant de moyens de se déplacer, nous n’avons jamais autant été entravés. Crise sanitaire, fermeture des frontières, restriction des visas… circuler librement est devenu un sujet politique. Aussi, à l’heure où certains érigent des murs pour se protéger, nous avons fait le choix de faire tomber ceux du passé pour raconter cette histoire commune.
Les textes scientifiques et philosophiques arabes ont joué un rôle dans l’essor culturel de l’Europe au Moyen Âge. Quelles traces reste-t-il de la présence arabo-islamique médiévale sur ce territoire ? Comment les Arabes sont-ils arrivés là ? Qu’y faisaient-ils ? S’étaient-ils établis de façon durable ?
Autant de questions auxquelles nous avons tenté de répondre. Même si, les siècles passant, ces traces sont devenues rares ou dispersées. De nombreux archéologues français, espagnols, italiens ou portugais se sont lancés dans cette enquête passionnante, et ils commencent à obtenir des éléments de réponse.
En France, un colloque, « Héritages arabo-islamiques dans l’Europe méditerranéenne », tenu à Marseille en septembre 2013, a d’ailleurs fait date. Il avait été l’occasion de dresser l’inventaire des différentes découvertes archéologiques, même si le sujet n’a pas toujours soulevé l’intérêt …
Un patrimoine à valoriser
L’historien Marc Terrisse, auteur de Lisbonne, dans la ville musulmane (éd. Chandeigne, 2019), explique qu’au Portugal, il a fallu attendre les années 1970 et l’ouvrage d’António Borges Coelho, Le Portugal dans l’Espagne arabe, pour qu’un début de reconquête intellectuelle et scientifique à l’égard de ce passé musulman se fasse jour.
« Cet état de fait n’est pas uniquement valable pour le Portugal puisque d’autres Etats de l’Union européenne comme l’Italie, la Grèce, ceux nés de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie ou encore des pays des Balkans comme la Roumanie ou la Bulgarie, font preuve de très peu de détermination quant à la valorisation scientifique et culturelle de ce passé « musulman » », exprime l’auteur.
Une affirmation que nous avons pu vérifier à Palma, Lisbonne, Madrid, Malte et en Sicile. Rendez-vous l’année prochaine dans les Balkans pour vous conter l’histoire de la mosquée de Vidin en Bulgarie.
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