Suppression de l’AME pour les sans-papiers : 3 500 médecins prévoient de « désobéir » à la loi
Suppression de l’AME au sénat (7 novembre): 3 500 médecins appellent à « désobéir » à cette mesure si elle devait être adoptée définitivement.
« Moi, médecin, déclare que je continuerai à soigner gratuitement les patients sans papiers selon leurs besoins, conformément au serment d’Hippocrate que j’ai prononcé ».
C’est dans ces termes que 3 500 médecins, salariés et libéraux, ont exprimé leur ferme opposition à la suppression de l’AME (Aide médicale d’Etat) aux sans-papiers.
Dans un appel, transmis à l’AFP le 11 novembre, ceux-ci prévoient de désobéir à cette mesure, si elle était définitivement maintenue dans la loi immigration. Une mesure qui va à l’encontre du serment d’Hippocrate, prêté par les médecins avant de commencer avant à exercer.
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Le gouvernement contre la suppression
« Qu’on puisse interroger, faire bouger, oui, mais on ne basculera jamais dans un dispositif du type de l’Aide médicale d’urgence », réagissait Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, hier au micro de franceinfo (12 novembre).
Ce dernier indiquait comprendre les médecins signataires de l’appel et affirmait que le gouvernement se battrait « pour qu’ils n’aient pas à exercer de désobéissance civile ».
Le ministre pose également très clairement la question du remplacement de l’AME par l’aide médicale d’urgence (AMU) : « Si on renvoie tout sur l’hôpital, on va faire une erreur énorme ».
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Catastrophe annoncée
Pour les médecins signataires de l’appel à « désobéir », remplacer l’AME par l’AMU serait une « catastrophe » pour la santé publique. L’AMU est accordée pour des soins d’urgence.
Une mesure contre-productive, pour les médecins, qui insistent sur la nécessité de prendre en charge certaines pathologies le plus tôt possible. Attendre que les patients aient besoin de soins urgents, rendra les soins plus coûteux en fin de compte.
Pour rappel, plusieurs voix de partis politiques de droite voyaient en l’AME, un dispositif onéreux créant un « appel d’air » pour l’immigration clandestine.
Selon un rapport de l’Assemblée nationale, en 2023, le dispositif coûte 1,2 milliard d’euros pour un peu plus de 400 000 bénéficiaires.