Stains. Azzédine Taibi demande la dissolution de l’Action française, après des heurts dans sa ville

 Stains. Azzédine Taibi demande la dissolution de l’Action française, après des heurts dans sa ville

Des militants de l’Action française/Illustration. Hans Lucas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le maire de Stains, Azzédine Taibi n’en revient toujours pas. Samedi 8 octobre, « une quinzaine d’individus cagoulés se sont introduits dans le jardin de la mairie, munis de mégaphones, de fumigènes et de pétards », raconte-t-il toujours étonné.

Ces hommes qui ont pénétré l’enceinte de l’hôtel de ville de cette banlieue populaire située au nord de Paris sont des militants d’extrême droite de l’Action française, des nostalgiques de l’Ancien Régime achevé en 1789. Leur venue dans le 93 s’explique par les polémiques, amplifiées par les réseaux sociaux, autour d’un projet participatif mené par la commune de Stains.

Dans le cadre de ce projet, des rues ont été provisoirement rebaptisées de noms de femmes célèbres, dont celui de la militante écologiste suédoise Greta Thunberg ou de Khadija Bint Khuwaylid, première épouse du prophète Mahomet dans l’islam. Et ça, les militants d’extrême droite ne le supportent pas et ont tenu à le faire savoir en se rendant devant la mairie de Stains.

« Des propos à caractère raciste et violent tels que ‘la France est à nous’, ‘vous salissez la France’, ‘vous n’êtes pas intégrés, à notre image’ ont été prononcés à l’encontre des agents présents », a encore précisé Azzedine Taibi. Un militant a également mis le feu à une poubelle en y plaçant un fumigène allumé, selon l’édile.

« Nous nous opposons à l’invasion d’une culture étrangère jusqu’aux plaques de nos rues », a écrit de son côté l’Action Française sur sa page Facebook, avant de supprimer cette publication, ajoutant que ses militants étaient venus « corriger l’opprobre » en recouvrant ces plaques avec des noms de « femmes françaises exemplaires ».

De Jean-Luc Mélenchon, à Mathieu Hanotin, le maire PS de Saint-Denis, à la députée communiste Soumya Bourouaha (qui avait battu le maire de Stains aux dernières législatives), les témoignages politiques de soutien envers l’équipe municipale de Stains se sont multipliés.

Azzédine Taibi a annoncé avoir déposé plainte. Ce mardi, il a demandé au ministre de l’Intérieur la dissolution de l’organisation d’ultradroite l’Action française. On espère qu’il sera entendu.