SOS Méditerranée : Une trentaine de collectivités apportent leur soutien politique et financier

 SOS Méditerranée : Une trentaine de collectivités apportent leur soutien politique et financier

Le navire Ocean Viking de SOS Méditerranée dans le port de Messine de l’île de Sicile, le 24 septembre 2019. GABRIELE MARICCHIOLO / NURPHOTO / AFP

Une trentaine de collectivités locales françaises ont lancé jeudi une plateforme de soutien à l’ONG SOS Méditerranée. L’association, qui mène des opérations de sauvetage de migrants naufragés, a repris ses opérations après des mois de blocage.

Dénonçant des « États défaillants » et une campagne « d’intox », une trentaine de collectivités ont lancé, jeudi 21 janvier, une plateforme de soutien à SOS Méditerranée. Son navire-ambulance, l’Ocean Viking, bloqué pendant cinq mois par les autorités italiennes, a repris la mer le 11 janvier.

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« Des mouvements de solidarité décollent toujours grâce à une poignée d’initiateurs qui ouvrent la voie et montrent qu’une solution est possible », s’est félicité le président de l’ONG, François Thomas. « Ces collectivités sont et seront une force d’appui essentielle pour le témoignage, le plaidoyer, le soutien financier face à ce drame humain qui se déroule aux portes de l’Europe », a-t-il ajouté. En 2020, les collectivités locales ont apporté 800 000 euros de contribution à SOS Méditerranée.

Leur appui est également indispensable face aux « intox qui circulent », a poursuivi M. Thomas. L’activiste fait une allusion aux accusations de complicité avec les passeurs régulièrement lancées contre les ONG.

 

90 % de dons privés

Ce soutien va au delà de l’effet de « levier politique » espéré. En effet, les 27 collectivités (deux régions (Bretagne et Occitanie), huit départements de l’Ouest et du Sud et 17 communes dont Marseille, Lille et Bordeaux) qui ont rejoint la plateforme se sont engagées à maintenir leur soutien financier aux opérations de sauvetage. Leur coût s’élève à 8 millions d’euros par an, financés 90 % financées par des dons privés.

« Nous ne pouvons plus fermer les yeux, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas, nous devons agir quand justement les États sont défaillants », a souligné le président (PS) du département de la Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet. « Ce n’est pas seulement un devoir, mais une obligation de reconnaître l’inconditionnalité du secours en mer », a-t-il ajouté. « La solidarité doit avoir un caractère XXL. »

« On n’ouvre jamais les bras assez grand », a abondé la présidente socialiste d’Occitanie, Carole Delga. Face « à ceux qui font peur avec ces questions d’identité et qui voudraient qu’on soit tous opposés », cette plateforme « est une réponse d’organisation », a souligné pour sa part la maire de Paris, Anne Hidalgo. « On ne peut pas laisser cette mer Méditerranée être le plus grand cimetière européen », a souligné l’édile socialiste.

Au total, plus de 1 200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Depuis 2014, l’OIM recense près de 17 000 morts et disparus sur cette frontière devenue la plus dangereuse au monde.