Solidarité avec Gaza : une cinquantaine de blessés Palestiniens supplémentaires évacués à Tunis
Un avion de la compagnie nationale aérienne Tunisair en provenance de l’aéroport d’El-Arish en Egypte est arrivé le 18 décembre au soir en Tunisie transportant 53 nouveaux blessés palestiniens victimes de l’agression israélienne contre Gaza.
La vidéo de l’arrivée du convoi sanitaire a été filmée par les services de communication de la présidence de la République tunisienne
Comme pour les deux convois précédents, ces derniers sont arrivées à l’aéroport Tunis-Carthage pour être répartis essentiellement dans la capitale et y recevoir les soins nécessaires dans des hôpitaux publics et des cliniques privées. Parmi ces blessés figure aussi la ressortissante tunisienne Imen Khadhraoui.
Les blessés ont été notamment accueillis à l’aéroport par le ministre de la santé et officier militaire Ali Mrabet, le ministre conseiller auprès du président de la République, Mustapha Ferjani, également militaire, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, Mounir Ben Rjiba, l’ambassadeur de Palestine en Tunisie, Haïl Fahoum, ainsi qu’une équipe du Croissant-Rouge tunisien (CRT).
Le ministre de la santé qui s’exprimait à cette occasion a déclaré aux journalistes que l’accueil de ces blessés fait suite à l’évacuation en Tunisie de 20 autres blessés palestiniens le 3 décembre dernier à bord d’un avion militaire tunisien et ce, « sur instructions du président de la République, Kais Saïed et dans le cadre des efforts de la Tunisie visant à soutenir le peuple palestinien victime de l’agression sioniste contre Gaza », ce dossier tenant particulièrement à cœur au chef de l’Etat qui en a fait une affaire quasi personnelle.
En concomitance avec l’évacuation de 53 blessés palestiniens et leurs accompagnateurs, des aides humanitaires ont par ailleurs été acheminées à l’aéroport d’El-Arish en Egypte sur ce même vol de Tunisair, destinées aux Palestiniens pour témoigner de la solidarité du peuple tunisien avec la cause palestinienne, a indiqué le ministre. Il ajoute que les blessés seront accueillis dans les hôpitaux publics et les cliniques privées qui se sont portés volontaires dans cette opération pour les prendre en charge gratuitement dans le Grand Tunis, à Nabeul, à Sousse et à Sfax.
Le ministre de la santé a salué les efforts des structures de santé, des cadres médicaux et paramédicaux, et la direction de la santé militaire pour le traitement des blessés palestiniens, faisant valoir le rôle du Croissant rouge tunisien dans le renforcement de l’effort national et le niveau de coordination diplomatique entre la Tunisie et l’Egypte pour faciliter l’évacuation des blessés vers la Tunisie.
L’élan de solidarité s’inscrit dans la durée
De son côté, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, Mounir Ben Rjiba, a déclaré aux journalistes que la Tunisie continuera à soutenir de toutes ses forces la Palestine occupée précisant que l’arrivée de ce troisième groupe de blessés palestiniens en Tunisie pour recevoir les soins dans les établissements hospitaliers publics et privés a eu lieu après de longs efforts diplomatiques déployés par la Tunisie, en coordination avec l’Egypte, outre les efforts des ministères tunisiens concernés (santé et transport), du CRT et autres acteurs de la société civile.
L’ambassadeur de Palestine en Tunisie, Haïel Fahoum, a quant à lui souligné que la Tunisie déploie tous ses efforts pour apporter son soutien au peuple palestinien « victime d’une véritable guerre d’extermination et de déportation ». Selon le diplomate, parmi ces blessés accueillis en Tunisie, « il y a des enfants, des femmes et des jeunes blessés à la tête, aux pieds et au corps, laissant derrière eux leurs familles et séparés des leurs, certains ayant perdu leurs pères, mères, frères et sœurs ».
S’agissant enfin de la citoyenne de nationalité tunisienne Imen Khadhraoui, évacuée parmi ces blessés, la porte-parole du CRT, Boutheina Krakba, a confirmé que son état est actuellement stable après de multiples interventions chirurgicales en Egypte suite à sa blessure par un obus lors des bombardements contre des civils, ce qui a malheureusement nécessité l’amputation d’une de ses jambes. Krakba a précisé qu’elle recevra les soins médicaux et le soutien psychologique nécessaires en Tunisie.
« Le gouvernement israélien utilise la famine des civils comme technique de guerre dans la bande de Gaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre », accuse Human Rights Watch, dans un rapport publié hier. « L’armée israélienne bloque délibérément l’accès à l’eau potable, à la nourriture et au carburant, tout en entravant intentionnellement l’aide humanitaire, en détruisant, semble-t-il, des zones agricoles et en privant la population civile de produits indispensables à sa survie », assure l’ONG.