Yvette Roudy : « Ces femmes n’ont pas le droit de se promener en hijab à Paris »

 Yvette Roudy : « Ces femmes n’ont pas le droit de se promener en hijab à Paris »


Dans un entretien donné au magazine Le Point à l’occasion de la Journée mondiale pour les droits de femmes, la première ministre des Droits de femmes Yvette Roudy a pris une position radicale contre le port du voile ; affirmant même qu’elle « l’interdirait » si elle le pouvait.


Interrogée sur le « féminisme musulman », Yvette Roudy affirme ne pas y croire. « Ce sont des femmes qui aiment être soumises ? Elles ne savent pas de quoi elles parlent », affirme celle qui a été députée européenne, ministre de François Mitterrand et députée socialiste jusqu’en 2002. Au gouvernement, elle avait été à l’origine de la loi sur le remboursement de l’IVG et de la loi sur la parité, ainsi que de la journée officielle du 8 mars pour commémorer la lutte des femmes.


Aujourd’hui âgée de près de 90 ans, Yvette Roudy souhait affirmer un féminisme allant à l’encontre des « impostures décoloniales, indigénistes, racialistes ». S’agissant des femmes voilées, elle estime qu’elles « sont manipulées par des hommes derrière elles ». Elle critique même sa famille politique, « le Parti socialiste (qui) pousse lui aussi ces femmes à déclarer "c’est notre liberté" ». L’ex-ministre avait d’ailleurs retiré son soutien à Benoit Hamon peu avant le second tour de la présidentielle de 2017 pour ses propos sur le voile.


« Je suis contre le voile. Je pense que c’est un entrisme de l’islam dans nos foyers », résume-t-elle dans un raccourci facile en ajoutant : « aujourd’hui, on trouve des femmes voilées dans les rues de Paris. Ça prouve que l’islamisme progresse ».


Alors que le journaliste lui fait remarquer qu’il n’est pas possible d’interdire le voile dans une démocratie, Mme Roudy ne s’embarrasse pas outre mesure : « Ah ben si, je leur interdirais ! Ces femmes n’ont pas le droit de se promener en hijab à Paris, c’est un symbole de soumission. Ça nous fait régresser, nous les femmes qui croyions être libérées. »


Rached Cherif


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