Violences policières : la répression comme seule réponse ?

 Violences policières : la répression comme seule réponse ?

Antoine Cheville / NurPhoto


Les forces de l'ordre ont eu recours à des méthodes musclées contre des mineurs pour stopper les blocus devant les lycées. Une répression qui inquiète les organisations.


Répression


A l'occasion des épreuves communes de contrôle continu (E3C), plusieurs lycées en France ont été bloqués dans le but de contester la tenue de ce nouvel examen dont l'organisation a été jugée chaotique par une grande majorité du monde éducatif.


Afin que ces examens puissent malgré tout avoir lieu, les forces de l'ordre ont été appelées pour débloquer les lycées.


Le problème que soulèvent certaines associations, c'est que les moyens utilisés à cette fin ont été plutôt brutaux. Des lycéens, dont beaucoup de mineurs, ont été placés en garde en vue pendant plus de 24 heures pour avoir brûlé une poubelle (Lycée Maurice Ravel, Paris 20e). D'autres ont été matraqués et ont reçu du gaz lacrymogène alors qu'ils manifestaient pacifiquement (Lycée Guist'Hau, Nantes). Et les exemples ont été nombreux à travers toute la France ces dernières semaines.


Droit de manifester


« L’action des forces de l’ordre ne doit pas avoir pour effet de dissuader les citoyennes et les citoyens de participer à des manifestations ou à des actions collectives. En effet, l’objet du maintien de l’ordre est bien de protéger les biens et les personnes, dont les manifestants, et de faire respecter les libertés publiques, dont le droit de manifester ou de contester » rappelle la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), dans un communiqué.


Malgré tous les incidents constatés aux abords de nombreux lycées de France, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, déclarait le 5 février que tout était sous contrôle : « Là où personne ne crée de désordre, ça se passe tout à fait normalement ».


Disproportionnés


Pour la LDH, cette répression dont ont été victimes des lycéens qui manifestaient pacifiquement est la suite logique d'une politique, à l’œuvre depuis de nombreux mois, contre de multiples mouvements sociaux : « Des faits de répression disproportionnés de la part de l’Etat sont également survenus ces derniers mois et années, comme face aux mouvements sur la loi travail, des « gilets jaunes », ou encore celui sur la réforme des retraites ».


La répression est-elle devenue la seule réponse de la part d'un gouvernement en manque de solutions face à une exaspération croissante des citoyens ?