Universités : la nouvelle loi met-elle en danger l’égalité ?
Faisant déjà face à un conflit avec la SNCF, le gouvernement va devoir également prendre en compte le mécontentement des acteurs des études supérieures.
Mobilisation
Demain (10 avril) aura lieu une journée nationale d’actions contre la loi Vidal-ORE, visant à réformer les études supérieures et la recherche, ainsi que contre sa plate-forme Parcoursup.
« À ce jour, des assemblées générales sont régulièrement organisées dans au moins 25 universités et plusieurs d’entre eux sont bloqués ou occupés » indiquent les différents syndicats étudiants et lycéens organisateurs de cette journée de mobilisation.
Deux revendications principales sont à la base de cette contestation : la sélection à l’entrée des universités et la nécessité de moyens pour les études supérieures.
Egalité ?
« Chaque université met en place sa propre usine à gaz pour faire sa sélection. Donc, selon des critères qui ne sont pas nationaux, ce qui conduit à une rupture complète d'égalité de traitement des
candidats », indiquait déjà début janvier, Matthieu Hély, président de l'ASES (Association des sociologues enseignants du supérieur).
Trois mois plus tard, la situation confirme ces craintes et les blocus viennent affirmer la volonté de ne pas assister à un « tri social des dossiers des lycéens ».
Les syndicats le revendiquent clairement en demandant « le maintien du baccalauréat comme diplôme national et premier grade universitaire, garantissant l’accès de tous les bacheliers sur tout le territoire aux filières post-bac et aux établissements de leur choix ».
Précarisation
Outre la sélection à l’entrée des universités, les enseignants et autres acteurs des études secondaires craignent une précarisation de leurs professions :
« Il [le gouvernement] souhaite augmenter encore le recours aux contractuels, plus « flexibles », afin de diminuer le nombre d’agents sous statut et de recourir à de « nouvelles formes de contrat » ».
Les syndicats espèrent obtenir « la fin de la politique de précarisation et la mise en place d’un plan de titularisation des contractuels ».
Après des réunions n’ayant pas abouti aux résultats escomptés en début d’année scolaire, les syndicats ne semblent pas prêts à trop de concessions :
« Toutes les lignes rouges que nos organisations avaient déjà explicitées lors de la pseudo-concertation des mois de septembre-octobre 2017 à propos de l’accès en premier cycle sont franchies ». Le conflit pourrait donc durer si le gouvernement campe lui aussi sur ses positions.
Charly Célinain