Universités : la hausse des frais d’inscription ne s’appliquera pas aux doctorants
La ministre français de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé dimanche que les doctorants étrangers ne seraient finalement pas concernés par la hausse des frais d’inscription à l’université. Le gouvernement suit en cela les recommandations d’un rapport d’experts mettant en avant leur contribution à la recherche.
Le rapport paru mi-février pointait « l'incohérence » à appliquer des frais plus élevés pour les doctorants étrangers, faisant valoir d'une part les risques de paupérisation pour une grande partie d'entre eux, et d'autre part "leur contribution à la recherche française".
Les universités devront en revanche toujours contribuer financièrement à un meilleur accueil des étudiants étrangers, priorité de la stratégie "Bienvenue en France" présenté en novembre 2018. "La mobilité internationale devrait doubler d'ici à 2027; si nous voulons être à la hauteur et recevoir 500 000 étudiants étrangers, nous devons mieux les accueillir grâce à un financement redistributif", a répété la ministre.
Elle a en revanche exclu toute hausse généralisée des frais d'inscription pour remplir les caisses. "Nous allons prendre un décret fin mars afin de garantir qu'à l'avenir, pour les étudiants français et européens, les droits d'inscription seront stables et ne pourront pas augmenter plus que l'inflation", a-t-elle annoncé dans l'hebdomadaire politique pour calmer les inquiétudes.
La ministre n’a en revanche fait aucune annonce sur la hausse importante des frais de scolarité des autres étudiants étrangers, toujours prévue pour la rentrée prochaine, sauf dans plusieurs universités frondeuses, comme Strasbourg ou Rennes 2. Celles-ci ont décidé d'exonérer de frais d’inscription l'ensemble des étudiants extra-communautaires, notamment en utilisant leur quota autorisé de 10 % d’étudiants exonérés.
Un quota qui suffira cette année pour tous les nouveaux étudiants étrangers arrivant, mais qui sera insuffisant dès l’année prochaine dans 7 universités, dont Paris 8, puis dans 18 universités dès 2021.
Rached Cherif
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