Un collectif argenteuillais contre les violences policières
Suite à des violences policières à Argenteuil (95), le collectif d’habitants « Argenteuil stop aux violences policières », a décidé de prendre les choses en main.
ASVP
Début avril dernier, un collectif de citoyens se réunissent pour créer Argenteuil stop aux violences policières (ASVP). Face au constat du nombre croissant d’exactions d’une partie de la police envers les habitants de la ville, le collectif, bénéficiant d’un réseau d’avocats spécialisés, veut aider, orienter, les victimes de violences policières qui s’adresseront à lui.
Membre du nouveau collectif, Omar Slaouti affirme l’ambition d’ASVP : « Ne pas admettre qu'une partie de la population est entièrement à part mais qu’elle est à part entière dans l'engagement citoyen qui est le nôtre ».
Vidéo
Une des premières actions du collectif est d’avoir recueilli des témoignages pour les restituer dans une vidéo d’une vingtaine de minutes. La plupart des affaires évoquées dans cette vidéo sont allées en justice.
Cependant certains témoins parlent de façon anonyme, avec le visage flouté, par crainte d’éventuelles représailles des forces de l’ordre. Parmi les témoins, Nassim, animateur auprès jeunes en difficulté scolaire.
Victime d’un tir de flashball dans le dos, sans aucune raison, il a porté plainte à l’inspection générale de la police nationale (IGPN). Une initiative qui n’aurait pas plu aux policiers d’Argenteuil : « Ils me disaient : « Nassim t'es dans le top 1. On va t'attraper dehors, on va te faire la misère. Que ce soit des amendes ou des coups ». Ils ont menacé mon petit frère aussi ».
Rassemblement
« Les représailles sont aussi une réalité, les coups de pression à l'égard de nos jeunes dans cette ville d'Argenteuil, sont aussi une réalité » indique Omar Slaouti dans cette même vidéo.
Outre ces témoignages filmés, ASVP organise un rassemblement demain (15 mai) à 17h devant la sous-préfecture d’Argenteuil.
Outre la présence de certaines victimes ayant témoigné dans la vidéo, le but est d’obtenir une entrevue avec les autorités compétentes. Ceci afin que cessent les violences commises par une partie des policiers de la ville lors de contrôles au faciès « au cours desquels il y a des violences physiques et morales », selon Omar Slaouti.
Charly Célinain