Solutions au compte-gouttes pour les migrants de Nantes

 Solutions au compte-gouttes pour les migrants de Nantes

Les autorités peinent à reloger les 400 personnes évacuées d’un campement de Nantes.


Le 23 juillet dernier, un campement de 400 migrants était démantelé dans le centre-ville de Nantes. À ce jour, la situation reste toujours aussi compliquée.


 


Hébergement insuffisant


Le jour même du démantèlement du campement, la Mairie annonçait l'ouverture de 60 places d'hébergement. Hier soir (20 août), ce sont 90 nouvelles places d'hébergement qui ont été mises à disposition dans le gymnase Emile Morice pour les personnes migrantes dont la santé nécessite une prise en charge rapide. Outre ces décisions, une aide alimentaire en partenariat avec la Croix rouge, la Banque alimentaire et le Secours populaire français est coordonnée par la Ville qui prend elle-même en charge l'achat de 600 paniers-repas quotidiens.


 


Perpétuel mouvement


Si la Mairie de Nantes met avant le fait de tout mettre en place pour aider les migrants, certaines associations locales soulèvent plusieurs problèmes. Depuis décembre 2017, les migrants sont déplacés dans la ville et la mairie n'y est pas étrangère : « la mairie a fait expulser le lycée Leloup-Bouhier, car des travaux devaient commencer, mais ceux-ci n'ont toujours pas démarré et les associations sur place ne doivent déménager que le 15 septembre… » rappelle l'association l'Autre Cantine.


 


Vraies solutions


L'association nantaise, avec le soutien de nombreux bénévoles, affirme avoir servi 24 000 repas aux migrants depuis le début de l'été, et ce « sans l'aide de la mairie ni de la préfecture et sans


argent public ! » L'Autre Cantine met la mairie face à ses responsabilités : « la mairie trouve des « solutions » au niveau microscopique alors que la question du droit au logement des exilé-e-s doit être prise à plus grande échelle : faire un dortoir de 90 places alors que 500 dorment dehors ce sont des miettes pour la paix sociale ».


 


Lettre au gouvernement


En même temps que l'ouverture des 90 places au gymnase Emile Morice, la maire de Nantes, Johanna Rolland, a indiqué avoir écrit au Premier Ministre, Édouard Philippe, afin de créer des  places de CADA et « mettre en place un véritable plan d'action au niveau territorial ». Pour la Maire, l'État doit lui aussi faire face à ses responsabilités : « Nantes engage depuis 1 an, plus d’1 M€ pour assurer des conditions d'accueil dignes aux migrants. Mais sans relais fort du @gouvernementFR cette mobilisation trouve ses limites. Seule une mobilisation à TOUS les niveaux permettra des solutions dignes ET pérennes » (Twitter).


 


Près d'un mois après le démantèlement du campement, la question de l'hébergement pérenne pour tous les migrants semble loin d'être réglée.


Charly Célinain