Ségolène Royal : l’affaire Mila, un faux débat sur la laïcité
L’affaire Mila suscite toujours autant la polémique. Au tour de Ségolène Royal de critiquer une adolescente qui a « manqué de respect ».
Ségolène Royal « n’est pas Mila ». Hier, dimanche, sur France 3, l’ancienne candidate à la présidentielle a évoqué le cas de « cette adolescente qui manque de respect » et qui ne doit pas être érigée en « parangon de la liberté d’expression ».
« Il y a une liberté de critiquer la religion. Mais moi je refuse de poser le débat sur la laïcité à partir des déclarations d’une adolescente de quinze ans », a précisé l’ancienne ministre de l’Environnement, « Ce n’est pas à partir de comportements comme ceux-là qu’on peut poser sérieusement la question de la laïcité ».
Maladresse et propos coupables
Cela fait maintenant deux semaines que l’affaire Mila continue d’agiter la classe politique nationale. Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, avait assimilé la critique des religions à « une atteinte à la liberté de conscience », avant de revenir finalement sur ses dires en évoquant une maladresse.
Entre-temps, Abdallah Zekri, le délégué général du Conseil français du culte musulman, avait déclaré « qui sème le vent récolte la tempête ». « Des propos criminels et propos coupables », selon Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat à l’Égalité femmes-hommes.
Menaces de viol et de mort
« Je déteste la religion. Le Coran est une religion de haine, l’islam c’est de la merde, je dis ce que je pense ! Je ne suis pas raciste. On ne peut pas être raciste envers une religion. J’ai dit ce que j’en pensais, vous n’allez pas me le faire regretter. Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir ».
Il y a deux semaines, cette lycéenne a tenu ces propos sur Instagram, ce qui lui a valu un déferlement de commentaires haineux et nombreuses menaces de viol et de mort. Son adresse et son école sont diffusées sur les réseaux sociaux. La jeune fille a dû rapidement être déscolarisée.