Saint-Denis – « Pour se fondre dans la foule, les policiers viennent s’approvisionner dans notre magasin », Thomas, vendeur à Décathlon

 Saint-Denis – « Pour se fondre dans la foule, les policiers viennent s’approvisionner dans notre magasin », Thomas, vendeur à Décathlon

© AFP


A quelques heures du grand rassemblement des Gilets Jaunes à Paris, les manifestants sont prévenus : les policiers se fondront dans la foule, certains seront "habillés en Quechua", comme nous l'affirme Thomas, vendeur au magasin Décathlon de Saint-Denis (93).


Thomas *, vendeur au Décathlon Saint-Denis (93) n’a jamais vu autant de policiers dans son magasin. « Ça fait deux jours qu’ils défilent », confirme celui-ci, qui bien entendu souhaite garder l’anonymat.


Comment sait-il qu’ils sont policiers et pourquoi cette passion soudaine des « poulets » pour cette enseigne sportive ? « Ben, ils sont venus quelque fois en uniforme. Mais quand ils sont en civil, t’as parfois leur pistolet qui déborde de leur jean. Et puis, je sais reconnaître un flic de toute façon », martèle convaincu Thomas.


Alors pourquoi viennent-ils à Décathlon ? « Pour préparer la manif des gilets jaunes de samedi ! Plusieurs me l’ont dit », affirme le vendeur.


Mais encore ? « Comme ils veulent se fondre dans la foule, les policiers viennent s'approvisionner dans notre magasin. Ils veulent s’habiller comme eux », continue-t-il.


Par exemple, Thomas explique que ce vendredi, deux policiers sont venus lui demander où se trouvaient le rayon plongée « pour se procurer des masques », précise-t-il. « C’est ce que portent les casseurs, il paraît. Enfin, c’est ce que l’un des flics m’a dit », lance le jeune homme.


Niveau fringues, les policiers seraient fans des vêtements Quechua. « L’autre policier m’a dit : ‘Le peuple s’habille en Quechua’ », se souvient Thomas. Des dires confirmés par un autre vendeur.


Le rayon "Gilets Jaunes" du magasin n'a pas vu ses ventes décoller. « Ici, tout le monde a l'air de s'en foutre du mouvement. Et comme le dit mon pote Mounir, 'avec nos gueules de basanés, on a trop peur d'être des cibles privilégiées, alors on préfère rester au quartier' ». 


Joint, le commissariat de Saint-Denis n'a pas souhaité faire de commentaires.



*Son prénom a été modifié