Quel message pour l’observation des pratiques policières ?

 Quel message pour l’observation des pratiques policières ?


Observer les pratiques policières, une nécessité qu'il semble de plus en plus compliqué à accomplir sans risquer un passage devant le tribunal.


Comparution


Demain (12 décembre), Camille Halut, observatrice pour la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) depuis 1 an et demi, comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Montpellier concernant son interpellation du 21 septembre dernier pour « dissimulation de visage et rébellion ». Or selon la LDH, « elle avait simplement refusé de donner son appareil photo aux forces de l’ordre qui encadraient la marche pour le climat à Montpellier ». L'organisation précise que chacun des deux délits est d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende.


Ciblée ?


Les observateurs des pratiques policières sont-ils ciblés ? Une légitime lorsque l'on prend le cas de Camille Halut. La jeune femme a passé 56 heures en garde à vue depuis avril dernier. La LDH dénonce clairement un harcèlement policier : « comme de nombreux observateurs de manifestations, dans le cadre de sa mission, Camille fait l’objet de pressions, intimidations et violences de la part de la police ». Des soupçons renforcés par le fait l'observatrice passera demain devant le tribunal pour la seconde fois en trois mois.


 


Relaxée


Camille Halut était déjà passée devant le tribunal. Pour rappel, Le 6 avril dernier, dans le cadre de sa mission, Camille Halut, observatrice des libertés publiques de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), suivait une manifestation de 3000 personnes ayant investi l'autoroute A709. Par la suite, cette étudiante en droit de 26 ans, a été convoquée au commissariat pour une audition libre et « immédiatement mise en garde à vue ». Elle a donc été ensuite renvoyée devant le tribunal correctionnel de Montpellier le 1er octobre pour « entrave à la circulation ». Verdict deux jours plus tard : Camille Halut a été relaxée.


La décision du tribunal correctionnel de Montpellier qui sera prise suite à l'audience de demain(12 décembre) pourrait conditionner la façon dont seront traités les observateurs des pratiques policières lors d'éventuels passages devant les tribunaux.