Prisons : Des mesures « insuffisantes » contre le Covid-19
Adeline Hazan, contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) pointe des insuffisances dans les mesures prises pour protéger les détenus du Covid-19.
Covid-19 dans les prisons
Le 17 mars, la mort d'un détenu de Fresnes, âgé de 74 ans, qui était atteint par le Covid-19, était annoncée par le ministère de la Justice.
Agnès Thibault-Lecuivre, porte-parole du ministère assurait que ce dernier a « pris toutes les mesures nécessaires pour libérer les cellules pour pouvoir organiser le confinement de tous les détenus qui seraient suspectés d'avoir contracté le virus ».
Elle ajoutait qu'il n'y avait eu « qu'un cas de détenu sur toute la population pénale testé positif, à l'heure où je vous parle ». Aujourd'hui, le Covid-19 est présent dans 19 établissements pénitentiaires. 31 personnes détenues sont atteintes du virus.
>> Lire aussi : Confinement, une double peine pour les détenus ?
Mesures insuffisantes
Dans un communiqué, la CGLPL, Adeline Hazan, faisait part hier (1er avril) de son inquiétude et rappelait que seul l'encellulement individuel pouvait enrayer la propagation du virus dans les prisons. Or les mesures prises jusqu'ici sont insuffisante selon cette dernière :
« 4 900 détenus seulement ont été libérés depuis le 17 mars, alors que près de 71 000 personnes sont incarcérées pour 60 000 places et que le taux moyen d’occupation est de 140 % dans les maisons d’arrêt (…) c’est donc un minimum de 11 000 personnes qui doivent être libérées au plus vite ».
>> Lire aussi : L'appel à l'aide de la sœur de Redouane Ikil emprisonné en Algérie
Grâces et amnisties
Libération anticipée pour les personnes condamnées à moins de cinq années d’emprisonnement auxquelles il reste deux mois à effectuer, réduction du nombre de détentions provisoires. Autant de mesures qui s'avèrent encore malheureusement insuffisantes pour arriver à des conditions indispensables pour la protection et la santé des détenus pour la CGLPL.
Pour cette dernière « il est indispensable de réduire davantage le nombre des personnes détenues, en élargissant les critères retenus et en envisageant les voies de la grâce ou de l’amnistie ».