Pratiques policières : « Observer, filmer la police est un droit »
Après deux procès, l'observatrice des pratiques policières, Camille Halut, est finalement relaxée de toutes les charges portées contre elle.
Relaxe
Hier (16 janvier), le tribunal correctionnel de Montpellier prononce la relaxe de Camille Halut, observatrice des pratiques policières pour la Ligue des droits de l’Homme (LDH).
Exerçant cette fonction depuis un an et demi, cette dernière comparaissait en décembre dernier devant le tribunal concernant son interpellation du 21 septembre dernier pour « dissimulation de visage et rébellion » et risquait jusqu'à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende alors que, selon la LDH, « elle avait simplement refusé de donner son appareil photo aux forces de l’ordre qui encadraient la marche pour le climat à Montpellier ».
Pressions
La LDH s'est dite réjouie de ce jugement de relaxe complète des charges portées contre Camille et pointe du doigt le rôle les différentes pressions subies par l'observatrice : « Il [Le jugement, ndlr] marque l’échec d’une stratégie d’intimidation et de dissuasion organisée par le ministère de l’Intérieur contre ces missions citoyennes qui détaillent les pratiques des forces de l’ordre, alors que de nombreux abus et violences ont été constatés ».
Un droit
« Tout comme de nombreux observateurs de manifestations, Camille a fait l’objet de pressions, intimidations et violences de la part de la police. Depuis avril 2019, elle a déjà subi trois arrestations, passé cinquante-six heures en garde à vue et fait face à deux procès » déclarait de son côté Anne-Sophie Simpere, chargée de plaidoyer « Libertés » à Amnesty International France, suite à l'annonce de la relaxe.
L'ONG réaffirme l'importance de la mission des observateurs, notamment dans « un contexte national sensible où émergent de nombreux cas allégations d’usage illégal et disproportionné de la force par les forces de l’ordre » : « Observer et filmer la police est un droit. Les observateurs contribuent au respect des droits humains et en particulier à celui de l’exercice de la liberté d’expression ».