« Pour les femmes et la science », pour briser le plafond de verre

 « Pour les femmes et la science », pour briser le plafond de verre

Ibtissem Guefrachi


La Fondation L’Oréal et l’UNESCO récompensent, pour la 20e année, cinq femmes scientifiques. Parmi les lauréates du prix, le Dr. Ibtissem Guefrachi. Interview.


LCDL : Vous travaillez sur la biodiversité et la valorisation des bioressources en zones arides, à la Faculté des sciences de Gabès, en Tunisie. Vos travaux se focalisent sur les plantes comme nouvelle piste pour combattre la résistance aux antibiotiques. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste vos recherches ?


Dr. Ibtissem Guefrachi : J’ai exploité une interaction symbiotique entre une plante et une bactérie. Dans le détail, j’ai découvert des protéines végétales qui peuvent être utilisées comme un antibiotique naturel.


C’est le fruit d’un travail de plusieurs années, qui s’est concrétisé au moment de ma thèse. Mais ce n’est que le début, ce sont des travaux de recherche que je vais poursuivre de nombreuses années.


Que représente, pour vous, le prix que vous venez de recevoir ?


Au-delà de la renommée et de la mise en valeur de mon parcours, je perçois cette bourse comme une motivation et un atout solide pour la suite. Lorsque l’on m’a appelée pour m’annoncer que je serai une des lauréates de ce prix, j’ai été surprise. J’ai même pleuré.


Le plafond de verre pour les femmes est encore une réalité dans le monde scientifique. Aujourd’hui moins de 30% des chercheurs sont des chercheuses ?


Ce prix est une manière de briser le plafond de verre. Ca va jouer sur ma carrière en tant que femme. En Tunisie, c’est compliqué de trouver des moyens pour avancer dans nos recherches.


Les moyens alloués à ce secteur sont assez faibles. Le budget accordé par l’Etat a sensiblement diminué, les bourses pour les doctorants également. Il faut trouver des financements pour monter des projets.


Alors ce prix « Pour les femmes et la sciences », c’est une opportunité, qui va me permettre de trouver des fonds et des collaborations auprès d’autres chercheurs.


Propos recueillis par Chloé Juhel