Police dans les écoles : parents et enseignants inquiets

 Police dans les écoles : parents et enseignants inquiets

Crédit photo : Unis pour la Réussite Scolaire


Pour Unirsco, l’épisode du lycéen menaçant d’une arme factice une enseignante, à Créteil, doit servir prendre conscience d’un problème plus profond.


 


Alerte


Ils tiraient la sonnette d’alarme depuis la rentrée concernant des violences inter-quartiers qui débordaient aux abords des établissements scolaires (Bonneuil, Créteil, Stains, Saint-Denis etc.). Le collectif d’associations et de parents, Unis pour la Réussite Scolaire (Unirsco), concentrent leurs actions, depuis 2011, sur l’école dans les quartiers populaires. Pour ces derniers, le problème très médiatisé survenu à Créteil aurait pu arriver dans de nombreux établissements des quartiers populaires, puisque depuis longtemps : « un élève de banlieue revient moins cher qu'un élève des grandes capitales françaises ».


Sur le terrain


Pour pallier à un investissement jugé insuffisant dans les établissements et plus largement dans les quartiers populaires, les parents d’élèves et autres membres du collectif ont toujours privilégié l’action sur le terrain.


Ainsi, lors de la nuit d’Halloween, inquiétés par un canular posté sur Facebook appelant à la « purge » des policiers, plusieurs parents étaient en maraude sur quatre quartiers de Créteil. Le but étant d’apporter une réponse globale aux problèmes gangrenant les quartiers et leurs écoles. Tout en étant bien conscient que la solution, au manque de moyens dans les établissements, est avant tout politique.


Répression ?


Si l’incident survenu à Créteil pouvait faire espérer, enfin, une prise de conscience et une sérieuse prise en main du problème par les pouvoirs publics, la réponse est loin d’être satisfaisante pour de nombreux parents d’élèves et enseignants.


« La réponse apportée à toutes ces difficultés c'est encore et encore la répression, la sécurité donc la police » se désespérait  l’Unirsco dans un communiqué, soulignant la présence d’EMS, Equipes Mobiles de Sécurité, qui auraient pu être renforcées. La nomination, dès la rentrée scolaire, d’un ex-gendarme en tant que proviseur adjoint du lycée Utrillo des Stains fait naître beaucoup d’inquiétudes quant à cette politique penchant vers la répression. Dès hier (5 novembre), les enseignants du lycée entraient en grève en signe de protestation.


Pour le collectif Unirsco, la racine du problème est l’inégalité des conditions d’éducation à laquelle doivent faire face les habitants des quartiers populaires.