Plateforme de Paris : « Le dialogue pour enrichir notre citoyenneté »

 Plateforme de Paris : « Le dialogue pour enrichir notre citoyenneté »

La plateforme de Paris


Treize ans de vivre-ensemble, ça se fête ! L’association Plateforme de Paris garde un œil sur le rétroviseur et se fixe un avenir riche en projet.


Acte fondateur


Basée à Pantin, l’association Plateforme de Paris fêtait hier soir (19 juin) ses treize années d’existence. Toutes ces années, de nombreuses initiatives autour du vivre-ensemble ont été menées à bien. Parmi celles-ci, le projet qui consistait à distribuer de l’Achoura (dessert d’origine turque) dans les églises après la messe pour créer du lien entre les personnes d'origine musulmane et les personnes de confession catholique.


L’idée de Nihat Sarier, président de l’association, a été accueillie avec étonnement : « J'ai eu des remarques du genre « pourquoi nous musulmans, on se déplacerait dans une église? », « on n'a pas le droit d'aller dans une église », que des préjugés. Nous avons fait une mini-formation pour que des gens puissent aller rencontrer des personnes de confession différente ». Depuis, l’idée a été exportée, notamment à Rennes où chaque année cette pratique est reconduite.


Transmettre


Si ce tour de force de « l’Achoura » a été rendu possible, c’est grâce à un travail de préparation préalable indispensable, ce qui inclut rencontre et dialogue. Aujourd’hui, cette initiative permet à des enfants de rentrer dans les synagogues, mosquées, églises et de découvrir l’autre. Les bases sont posées pour voir plus loin : « Nous voulons créer un mouvement national pour la question du vivre-ensemble. Chaque citoyen peut participer à la cohésion sociale avec des petits efforts. Dès la maternelle, il faut que ces enfants aient une culture de vivre-ensemble », explique le président de Plateforme de Paris.


Changement


La plateforme de Paris a été créée par des doctorants venus de Turquie en 2005. Avec les années, l’identité a évoluée : « Je suis président depuis 2009, je suis né en France, j'ai grandi en France. Nous ne voulons plus nous intéresser uniquement à la différence des cultures mais aussi au fait que nous voulions enrichir la citoyenneté ». Une volonté qui se traduit aujourd’hui par un changement de nom et d’identité visuelle.


L’association devient IDC : « Interactions, dialogue et citoyenneté. Interactions afin de rentrer en dialogue pour enrichir notre citoyenneté ». L’ancien logo, très institutionnel aux couleurs bleu-blanc-rouge, fait donc place à un nouveau logo pensé dans ce sens par Johanna Balay, chargée de communication : « C’est une réflexion commencée depuis janvier (…)  J'ai opté pour des couleurs un peu plus chaudes, pas trop dures. Il y a aussi cette volonté d’emboîtement, tout est lié, ce n'est pas anodin (…) et l'idée de l'empreinte sur la lettre C, l’idée de laisser une trace ».


Vivre mieux ensemble


Les dîners du vivre-ensemble, les trophées du vivre-ensemble ou encore le nouveau programme citoyen’thé lancé en mai dernier. Autant d’initiatives pour créer du lien social, notamment dans les quartiers populaires : « Les quartiers populaires sont des leviers du dynamisme du vivre-ensemble qu'on ignore » surenchérit Nihat Sarier.


Du terrain aux hautes sphères, l’idée pour l’avenir reste la même, transmettre : « L'année prochaine nous proposerons des formations dans les ministères, dans les prisons (…) Nous voulons aussi proposer à l'assemblée nationale au président de l'assemblée nationale que nous reçu ici, nous voulons lui proposer de faire une journée du vivre ensemble. Ce n'est pas grand chose mais la fête des voisins est née un peu comme ça. Avec un élu très motivé ».


Motivation, détermination, la volonté de l’association est loin d’être émoussée par ces treize ans d’activité. Nouveau nom, nouveau logo, IDC continue d’œuvrer pour un meilleur vivre-ensemble.


Charly Célinain


 


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