Mort de Mamoudou Barry : Ne plus accepter ça

 Mort de Mamoudou Barry : Ne plus accepter ça

Manifestation


« A bas le racisme ! Justice pour tous ! » scandaient plusieurs centaines de personnes lors de la marche organisée à Nantes pour Mamoudou Barry.


Marche blanche


Il est 13h30, ce dimanche 28 juillet, tout près de la préfecture de Nantes, là où l'Association Guinéenne des Etudiants de Nantes (AGEN), en collaboration avec d'autres structures associatives, avait donné rendez-vous à tous ceux qui voulaient rendre hommage à Mamoudou Barry. Cet universitaire guinéen a été mortellement agressé, vendredi 19 juillet, en Seine-Maritime.


Toutes les personnes, vêtues de blanc, écoutent avec attention un premier intervenant : « Mamoudou Barry a été assassiné le soir de la finale de la CAN [Coupe d'Afrique des Nations, ndlr], un tournoi qui était censé réunir les Africains autour du football… ». Ce soir-là, le racisme frappait une nouvelle fois.


Acte raciste


« Il a été tué parce qu'il était noir. Il faut marteler ce caractère raciste. Il avait 31 ans. Il venait de soutenir sa thèse au mois de juin. Aujourd'hui nous marchons pour dire plus jamais ça. Au 21ème siècle on ne peut plus accepter ça » s'indigne un autre intervenant en s'adressant à la foule.


Selon plusieurs témoignages, l'agresseur aurait proféré des insultes racistes : « Vous, les sales noirs, on va vous niquer ce soir ! », en faisant référence à la finale de la CAN entre l'Algérie et le Sénégal.


Un crime raciste de plus qui a poussé la communauté guinéenne de Nantes à organiser cette marche, en à peine quatre jours, le lendemain de celle qui a eu lieu à Rouen en hommage à la victime.


Justice


Tout au long de l'heure de marche conduisant de la préfecture au nouveau Palais de justice, le cortège demandait justice pour l'universitaire. Au point d'arrivée, de nouvelles prises de parole ont eu lieu. Lors de l'une d'entre elles, les paroles d'un message de la mère Mamoudou Barry ont été relayées : « Je m'en remets à Dieu et aux autorités françaises ».


Le discours dominant était bien celui-ci : les attentes sont fortes quant à une véritable sanction envers l'homme coupable de cet homicide à caractère raciste.


Perchée sur les épaules de son père, une petite fille de trois ans, arborant un bob rose, assistait à tout ça. Etait-ce sa première marche ? Combien d'autres en verra-t-elle avant que les crimes racistes prennent fin en France et dans le monde ?


Les organisateurs de la marche restent déterminés face au racisme : « C'est un combat éternel et nous allons continuer jusqu'à ce qu'il y ait un petit déclic pour que le monde puisse avancer dans le bon sens ».