« Mon fils a failli mourir et on m’empêche de le voir », Yamina, maman d’un détenu mineur hospitalisé
Yamina aimerait juste pouvoir parler à son fils. « Je l’ai vu mercredi furtivement dix minutes à l’hôpital. Depuis, plus rien. On ne m’autorise même pas à lui parler au téléphone », témoigne la voix remplie d’émotion la maman.
Il est 14h ce mercredi 13 mars quand Yamina reçoit un appel de l’administration pénitentiaire. Son fils Mohamed, 16 ans, est incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis depuis le 4 février pour des faits de vol avec arme.
Au petit matin, le jeune détenu est découvert inconscient dans sa cellule. « Il a été pris en charge dès 7 heures du matin. J’aurais aimé être prévenue plus tôt », fulmine Yamina.
A l’autre bout du fil, une fonctionnaire l’informe que son fils a eu des maux de ventre toute la nuit et qu'il a été transféré à l’hôpital, d’abord à Corbeil-Essonnes (91), avant, vu la gravité des faits, d’être emmené à la Pitié-Salpêtrière à Paris.
« Quand elle m’a dit qu’il était en salle de déchocage (NDLR : salle qui sert à prendre en charge les situations les plus graves) je suis tombée à terre, j’ai hurlé, j’ai alors compris qu’il était tombé dans le coma », raconte-t-elle émue.
Les examens passés à la Pitié-Salpêtrière révèlent que Mohamed souffre d’un diabète de type 1. En compagnie du papa de son fils, ils filent à toute vitesse à l’hôpital. Trois surveillants de prison sont là. Alors que Mohamed est sorti du coma, les parents sont autorisés à le voir quelques minutes.
« Mohamed m’a dit qu’il n’avait cessé de hurler à l’aide toute la nuit, mais qu’on l’avait laissé souffrir », peste Yamina. La police prend alors le relai et demande aux parents de partir.
« Les agents nous ont dit que si on voulait voir notre fils, il fallait faire une demande à l’administration pénitentiaire », explique désabusée Yamina. « Cela fait plusieurs jours que nous les appelons mais on ne nous a toujours pas autorisés à venir lui rendre visite à l'hôpital », embraie la maman.
« Mon fils a failli mourir et on m'empêche de le voir », dit-elle encore furieuse. « On veut juste qu’il sorte de prison, même avec un bracelet électronique. La maladie n’est pas compatible avec de la détention », souligne Yamina.
Pointant du doigt « une défaillance au sein de la maison d’arrêt », les parents s’apprêtent à déposer plainte pour « non-assistance à mineur en danger ».