MIE : les oubliés de l’état d’urgence sanitaire

 MIE : les oubliés de l’état d’urgence sanitaire

JOEL SAGET / AFP


Les mineurs isolés étrangers seraient-ils les grands oubliés de l'état d'urgence sanitaire ? A Paris, leur situation est empreinte d'incertitudes.


Situation ralentie


Alors que l'état d'urgence sanitaire devait permettre aux jeunes « précédemment pris en charge » par l'aide sociale à l'enfance (ASE) de continuer à bénéficier de sa protection, les jeunes isolés étrangers (JIE), dont la minorité a été contestée par un conseil départemental juste avant le début du confinement, se sont retrouvés, une nouvelle fois, à la rue ou dans des logements de fortune.


Dans un contexte où toutes les institutions tournaient au ralenti, le 15 avril dernier, le tribunal administratif de Paris ordonnait aux autorités d'héberger les JIE dans des structures répondant aux normes sanitaires requises par les mesures prises pour prévenir la propagation du Covid-19. Et ce, « jusqu’à ce que l’autorité judiciaire se prononce définitivement sur la question relative à la minorité » précise le GISTI.


Gymnases


La solution apportée par la Ville de Paris a été l'hébergement dans le gymnase Japy (XIe arrondissement).


Pourtant, dans un avis datant du 2 avril, le Conseil scientifique estimait qu'un tel hébergement, où les mesures d'hygiène sont difficilement applicables, présentait « un risque épidémique majeur tant pour les personnes rassemblées que pour l’ensemble de la population ».


Selon le GISTI, les juges auraient admis l'hébergement dans des structures non agréées, « à condition qu’ils soient individuels », ce qui n'est pas le cas dans les gymnases.


Action


L'association de soutien aux immigrés a donc décidé d'apporter son aide à un jeune mis à l'abri en gymnase, pour présenter une requête au tribunal administratif. Le but étant d'aboutir à l'ordonnance de la « prise en charge immédiate en hébergement individuel, adaptée à son âge et à la prévention des risques de propagation du COVID-19 » de ce dernier par la Ville de Paris.


En outre, le GISTI rappelle que, selon la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, « la Ville de Paris doit mettre à l’abri tous les jeunes qui ont saisi le juge des enfants et sont dans l’attente d’une décision judiciaire ».