8 mars : promouvoir un féminisme pluriel
Pour cette journée internationale des droits des femmes, Fils et Filles de la République dénoncent des réalités à travers différents arts : le théâtre, la danse et la photo.
Pas de débat
« Nous ne faisons jamais la fête. Nous discutons, nous agissons, nous sommes sur le terrain. Nous nous sommes dit que tout le monde allait organiser des débats le 8 mars, et donc, de notre côté, il n'y aura pas de débat » déclare avec enthousiasme Salika Amara, présidente de l'association Fils et Fille de la République (FFR) basée à Créteil. Tout au long de l'année, FFR travaille au plus près des habitants des quartiers sur diverses problématiques. Le temps de cette journée internationale des droits des femmes, l'association veut éveiller les consciences autrement, laissant le débat au gouvernement : « En ce moment, il y a le Grand débat national, je préfère le « petit » débat local ».
Diversité
FFR organise une journée d'événements, le 9 mars à Créteil. Une journée durant laquelle le côté « international » sera apporté par des spectacles participatifs de danse espagnole, portugaise, de différents pays d'Afrique du Nord ou même des Caraïbes. Une journée qui se voudra également intergénérationnel avec une exposition intitulée « Chibanias, nos mères courage ». Le but de cette journée est la réunion de toutes les composantes du quartier de Créteil dans lequel œuvrent diverses associations : « C'est intergénérationnel, et c'est dans la diversité du quartier, et par extension, de la France » souligne Salika Amara.
Réflexion
Ce n'est pas parce qu'il n'y aura pas de débat qu'il n'y aura pas de réflexion. Outre la danse et le photographie, la pièce « Sois re-belle et t'es toi ! » sera jouée pour tous les spectateurs. Mais avec une petite spécificité cette fois : l'ajout d'un moment de « théâtre forum ». La présidente de FFR explique : « Dans notre spectacle « Sois re-belle et t'es toi ! », nous avons une scène de violence avec une solution à cette violence. Nous allons la reprendre puis demander au public de rejouer la scène et voir comment elles auraient pu répondre à cette problématique de violences conjugales ». Le but : créer la discussion, créer le débat d'une façon plus participative en faisant appel directement aux expériences des membres du public.
Féminisme sélectif
Lorsque l'on en vient à parler de violences sexistes et sexuelles, il est indéniable qu'il y a aujourd'hui un « avant » et un « après » mouvement #MeToo. Mais à l'heure où ces violences sont un peu plus montrées du doigt dans les milieux du cinéma (Affaire Weinstein) ou de la presse (Prenons la Une, Paye ton journal…), Salika Amara, bien que se félicitant des avancées obtenues dans ce sens, a une petite réserve : « Mon problème c'est que ces problématiques ont été soulevées depuis très longtemps par des femmes précaires, des femmes des quartiers et qu'on ne les a pas entendues. Et on ne les entend que parce que des « stars » dénoncent ces problématiques aujourd'hui (…) Je trouve que ce féminisme est très sélectif ».
Ce samedi (9 mars), ce sera un féminisme pluriel qui sera célébré lors de la journée organisée par FFR à la Maison pour tous Jean Ferrat (Créteil) dès 13h30.