Logement : rendre visible l’augmentation des sans-abris
Le plan hivernal 2019-2020 ne rassure pas les organisations quant à la situation de plus en plus alarmante des personnes sans-abris.
Recensement
A Paris, ce ne sont pas moins de 3 035 personnes qui vivaient dans la rue selon un recensement réalisé en 2018 par la ville via un vaste travail de terrain sous le nom de « la nuit de la solidarité ». En 2019, elles étaient 3622. Si la ville de Paris a mis en place ce dispositif, c'est parce que l'INSEE n'a plus le budget pour mener une enquête d'ampleur nationale. Lors de la dernière enquête, qui remonte à 2012, 143 000 personnes sans domicile fixe étaient recensées en France. Depuis l'initiative parisienne, d'autres villes ont effectué un tel recensement comme Metz, Grenoble ou encore Rennes. Le recensement nécessaire, à l'échelle nationale, demande un budget qui, pour l'instant, n'est pas à l'ordre du jour.
Budget suffisant ?
Le gouvernement annonce augmenter le budget de l'hébergement dans son plan hivernal 2019-2020. Sortir de la rue et réinsérer, c'est la volonté affichée par le gouvernement avec un financement à hauteur de « 100 millions d’euros supplémentaires qui sont inscrits dans le projet de loi de finances 2020 pour l’hébergement d’urgence et le Logement d’abord ».
Malgré tout, même si le Collectif des associations unies reconnaît que le plan quinquennal « Logement d’abord » engagé en 2017 par le gouvernement « a permis d’augmenter la production de logements en pension de famille ou en intermédiation locative, ses effets sont bien trop limités et ne permettent pas d’endiguer la montée du sans-abrisme dans le pays ».
Quelles solutions ?
Les associations du collectif restent perplexes malgré l'augmentation du budget de l'hébergement pour 2020. Ces dernières pointent une « régression des conditions d’accueil proposées » se traduisant par un « manque d’anticipation des besoins sur les territoires, une ouverture des places en fonction du seul critère des températures, une sélection des publics à l’entrée de l’hébergement ».
En outre, le collectif souligne que ces solutions restent temporaires et prendront fin au 31 mars. C'est pourquoi, pour remédier à ce grave problème d'hébergement, le Collectif des associations unies « appelle à la mobilisation de tous les bâtiments disponibles et adaptés à un hébergement stable et inconditionnel respectant l’intimité et la dignité des personnes » mais également à « une revalorisation et la ré-indexation immédiate des APL ainsi que la mise en place d’un plan ambitieux de prévention des expulsions locatives ».
Des conditions indispensables, selon le collectif, pour « redonner un espoir aux millions de mal-logés et de sans-abris ».