Logement : le gouvernement appelé à plus de solidarité

 Logement : le gouvernement appelé à plus de solidarité

PHILIPPE HUGUEN / AFP


Suspension des loyers, prolongation de la trêve hivernale, les organisations appellent le gouvernement à venir en aide aux personnes les plus en difficulté.


Pas assez de mesures


« Le Gouvernement n’agit pas, hormis le report de 2 mois de la fin de la trêve hivernale, des expulsions et des coupures d’énergie, et la suspension durant quelques semaines des procédures d’expulsion pour les impayés de l’état d’urgence », explique l'organisation Droit au logement (DAL) qui trouve que c'est trop peu.


Face à la difficulté qu'engendre la pandémie de Covid-19 pour les travailleurs les plus précaires, le DAL exhorte le gouvernement à en faire plus notamment en prononçant un « moratoire des loyers pour les locataires en difficulté́ », en suspendant toute « sanction à l’encontre des locataires (actes d’huissiers…) » ou encore en baissant les loyers et augmentant les APL.


L'association donne l'exemple en appelant, ceux qui le peuvent, à suspendre leur loyer pendant la durée de l'épidémie, ou à signer l'appel « Loyer suspendu ».


L'exemple européen


Pour appuyer ses revendications, le DAL cite les différents exemples européens de gestion des questions de logement : « En Allemagne, un moratoire des loyers pour une période de 3 mois est instauré pour les locataires en difficulté́, avec un délai de paiement s’étendant jusqu’à septembre 2022. À Lisbonne, ainsi qu’à Barcelone, les maires ont gelé le paiement des loyers dans leur parc HLM jusqu’en juin… ».


Les exemples d'aide aux personnes les plus précaires sont nombreux et se déclinent également en Suisse, en Espagne, en Angleterre… Et même au Canada où il existe des aides aux locataires.


Stop aux expulsions


En ces temps de confinement et de lutte contre la pandémie de Covid-19, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) est sur la même ligne que le DAL, il faut protéger les personnes les plus vulnérables.


Pour ce faire, il s'agit pour cette commission d'obtenir une mise à l'abri digne, réquisitionner des locaux vacants « pour pallier les conditions de confinement trop précaires » ou encore reconduire la trêve hivernale pendant trois mois. 


Par ailleurs, la CNCDH se préoccupe également du sort des exilés ou des Roms, en recommandant l'interdiction des expulsions de bidonvilles ou de campements, qui ont toujours lieu, même en ces temps de « solidarité nationale », à Calais par exemple.


L'institution recommande, sur la même ligne que ce qui était déjà recommandé avant le Covid-19, la mise en place d'un « accès effectif à l’eau potable et à des sanitaires à proximité de tous les campements et bidonvilles ». Ce qui était déjà indispensable avant le virus, est aujourd'hui tout simplement devenu vital.