Les députés de la majorité rejettent l’interdiction de la rétention des enfants
Proposée par plusieurs députés de la majorité et de l’opposition, l’interdiction du placement de mineurs en centre de rétention a été rejetée en commission. Le ministère de l’Intérieur a fait savoir qu’il n’était pas prêt à discuter ce point malgré les condamnations internationales de la France sur cette pratique.
Plusieurs députés de gauche, mais aussi Modem et La République en marche, ont soumis des amendements pour empêcher l’administration de placer des mineurs en centres de rétention administrative, des lieux de privation de liberté largement décriés par les associations. Mais, une majorité de députés s’y sont opposés.
Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, n’avait pas fait mystère de son intention de refuser toute concession sur ce terrain en défendant son projet de loi sur l’asile et l’immigration en commission des lois. L’enfermement de familles avec enfants est courant en France, malgré de nombreuses condamnations par la Cour européenne des droits de l’Homme ces dernières années. Intransigeant sur la possibilité d’enfermer des enfants, le ministre de l’Intérieur a en revanche annoncé des travaux pour améliorer les conditions dans les centres de rétention.
Le Défenseur des droits, Jacques Toubon est également monté au créneau en rappelant au Premier ministre « l’impérieuse nécessité de protéger en toute hypothèse les droits et l’intérêt supérieur des enfants ». « En 2017, la France a enfermé, pour la seule métropole, 275 enfants dont de nombreux nourrissons, soit presque autant que durant les années 2012, 2013, 2014 et 2015 réunies », relève le Défenseur des droits.
Rached Cherif
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