Le mot « race » supprimé de la Constitution
L’Assemblée nationale a tranché. Le mot « race » ne pourra bientôt plus figurer dans la Constitution française. Et « la distinction de sexe » est interdite.
C’était une promesse de campagne du candidat François Hollande. C’est finalement sous la présidence d’Emmanuel Macron que le mot aura disparu des textes officiels.
Le premier amendement voté dans le projet de révision de la loi fondamentale a été consacré à la suppression du mot « race », et l’expression « distinction de sexe » a été inscrite dans les textes.
Donc selon l’article 1er réécrit, la France « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d’origine ou de religion ». Avant le vote, c’était « sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
« La race canaque »
Le mot race a été inscrit dans la loi fondamentale en 1956, avec pour idée de lutter contre le fascisme. Or, la présence de ce terme dans les textes officiels pouvait, au contraire, supposer l’existence de race, alors que la science ne reconnaît qu’une seule race, la race humaine.
Saluant le vote de l’Assemblée nationale, le député UAI de Nouvelle-Calédonie Philippe Gomès a rappelé que, lors de l’exposition coloniale de 1931 à Paris, on invitait à voir « la race canaque avant qu’elle ne disparaisse ».
« En bon père de famille »
Le dernier mot qui avait été supprimé des textes officiels, c’était « mademoiselle », en février 2012. Une demande depuis de longues années du mouvement féministe.
Plus récemment, il y a également eu l’expression « en bon père de famille » qui a disparu du droit français, en 2014, et qui renvoyait à un modèle très patriarcal de la tradition. C’était un amendement du projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
Prochaine modification à prévoir : la mairie de Paris a l’intention de supprimer les catégories « Père » et « Mère » dans les demandes d’actes d’état civil pour les remplacer par « Parent 1 » et « Parent 2 », qui semble notamment plus en phase depuis le mariage pour tous en 2013.
Chloé Juhel