Lancement d’un observatoire des pratiques policières 93

 Lancement d’un observatoire des pratiques policières 93

Des policiers anti-émeute français se tiennent devant un tag dénonçant les violences policières. Mustafa Yalcin / Anadolu Agency


Pour faire face et trouver des réponses aux dérives policières, des organisations ont créé l'Observatoire des pratiques policières en Seine-Saint-Denis.


Observer


Elles sont huit, organisations ou associations, membres et partenaires de l'Observatoire des pratiques policières 93 : CEMEA Île-de-France, Femmes Solidaires de Saint-Denis, LDH 93, MRAP Saint-Denis, Nénuphar Pantin, Observatoire de la Fraternité 93, SAF Bobigny, Zonzon 93. Le but d'un tel observatoire est « d'éveiller les consciences » sur les dérives policières, les pratiques abusives en les documentant :


« Des observatrices et observateurs seront présents sur les lieux où s'exercent ces pratiques et recueilleront des témoignages. Des rapports et analyses seront rendus publics afin de sensibiliser les citoyens, les acteurs de la justice et les pouvoirs publics ».


Justice ?


Les incidents pouvant justifier la création d'un tel observatoire dans le 93 sont nombreux. Parmi les plus médiatisés, le 11septembre dernier, une vidéo montrait un policier qui en venait aux mains avec un médiateur de Sevran, Lamine Ba. L'officier de police a été suspendu puis réintégré créant une certaine indignation.


Un peu plus de deux ans plus tôt, la brutale interpellation policière dont a été victime Théo Luhaka à Aulnay-Sous-Bois (93) le 2 février 2017 et également filmée. Suite à cette interpellation le jeune homme présente « une infirmité permanente », selon une expertise médicale dévoilée vendredi 30 août dernier.


En septembre 2017, devant la lenteur de la procédure malgré la vidéo, le frère de Théo déclarait : « Policiers ou pas policiers, une fois qu'on a commis de tels actes et qu'il existe des vidéos qui les montrent, ce n'est pas acceptable que ces gens-là ne soient pas en détention ». Quatre policiers ont été mis en examen, dont l'un pour « viol », à ce jour l'affaire reste en cours.


Contrôle politique


Outre les affaires les plus graves, il existe ces contrôles abusifs quotidiens face auxquels les victimes sont impuissantes. Pour les membres de l'observatoire, ces contrôles sont injustifiés :


« Ces dérives dans l'emploi de la force publique, avec leur cortège de contrôles abusifs et de violences, procèdent d'une même doctrine d'engagement, non pas justifiée par l'ordre et la paix publics, mais par un objectif de contrôle politique et social ».


Ce soir (9 octobre), à la Bourse départementale du travail à Bobigny, se tiendra la réunion de lancement de l'Observatoire des pratiques policières en Seine-Saint-Denis.