La polémique sur le burkini à Grenoble continue
Nouvelle tentative de baignade pour l'association Alliance Citoyenne. Et les politiques s’en mêlent. Le maire de Grenoble appelle le chef de l’Etat à trancher.
Il y a de fortes chances pour cette polémique dure tout l’été. A deux reprises ces dernières semaines, le 30 juin et, avant ça, le 17 mai, des militantes du collectif Alliance citoyenne se sont rendues dans une piscine publique de Grenoble, en Isère, en portant le fameux burkini, maillot de bain intégral, ce qui est interdit par le règlement de l’établissement.
Pour ces femmes, il s’agissait à chaque fois d’un acte de désobéissance civile ; pour leurs détracteurs, de la pure provocation. Hier (le 30 juin), elles ne se sont finalement pas baignées, et ont préféré rester sur le trottoir, à l’entrée de la piscine, pour discuter avec les passants, et par la même occasion, « calmer le jeu ».
« Siffler la fin de la récréation »
C’est le même son de cloche du côté de la mairie. Le maire écologiste, Eric Piolle, n’a pas apprécié que certains membres du gouvernement se mêlent de cette polémique dont il se passerait apparemment bien.
En effet, tout au long de la semaine dernière, le Premier ministre Edouard Philippe, la ministre de la Justice Nicole Belloubet et la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa ont appelé, tour à tour, les baigneuses à respecter le règlement. Le maire de Grenoble a décidé, hier, d’appeler Emmanuel Macron à trancher et à « siffler la fin de la récréation » :
« Est-ce que le gouvernement veut ou pas que la piscine devienne, comme l'école, un sanctuaire qui soit protégé du religieux, et donc avoir un regard qui est contraire, aujourd'hui en tout cas, aux regards de l'Observatoire de la laïcité et du Défenseur des droits », a t’il déclaré, avant d’ajouter « ce n'est pas aux 36 000 maires de définir l'égalité face aux lois de la République ».