12 Français de l’agence Point Voyages coincés en Algérie bientôt rapatriés
Kevin Girard est le patron de Point Voyages, une agence française spécialisée dans les voyages d'Aventure. Elle opère essentiellement au Moyen-Orient et en Afrique. Son agence a réussi à rapatrier ses groupes de voyageurs éparpillés. Tous sauf un… Il reste encore un groupe de Français bloqués en Algérie.
LCDL : Il reste un de vos groupes en Algérie mais vous ne semblez pas inquiet pour autant….
Kevin Girard : Effectivement. 12 personnes sont coincées à Djanet, principale ville du Sud-Est du Sahara algérien et nous ne savons toujours pas quand ils vont pouvoir revenir en France. Leur retour était initialement prévu ce samedi (NDLR le 21 mars). J’aurais été plus inquiet si ils avaient été confinés à Alger. Là, à Djanet, ils sont dans un environnement sain. La faible densité de la population est rassurante…
Dans quel état d’esprit se trouvent les membres du groupe ?
Ils vont très bien ! Ils sont très sereins. Certains n’ont pas envie de rentrer ! Ce sont plus leurs proches qui sont inquiets.
Etes-vous en relation avec le gouvernement algérien pour les faire rapatrier ?
Non. Notre agence est en relation étroite avec l’ambassade de France à Alger. Elle travaille à un rapatriement de notre groupe et plus généralement de tous les Français bloqués en Algérie. Il parait qu’il y en a beaucoup. Nous avons décidé que le groupe attendra la dernière minute avant de remonter sur Alger pour revenir sur Paris.
Pour une agence de voyages comme la votre, l’épidémie du Coronavirus est terrible…
Dans notre malheur, nous avons eu de la « chance ». On réalise 65% de notre chiffre d’affaires grâce à nos voyages en Palestine. Le reste de notre activité est au Moyen-Orient, Liban, Jordanie, Oman, Iran) et dans les pays africains (Sénégal, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Tchad, Benin, Togo, Cap Vert, Tanzanie, Kenya, Zimbabwé ; Afrique du Sud ; Namibie, Botswana, Mozambique…).
Comme Israël a été l’un des tout premiers pays à fermer ses frontières, nous avons pu prendre les devants et mettre notre personnel en chômage partiel. Nous avons pu nous préparer avant que cela ne soit trop tard.
Le gouvernement français a promis de nous aider. Je suis plus inquiet pour mes équipes à l’étranger. Nous travaillons dans l’immense majorité avec des personnels sur place. Je ne pense pas qu’eux vont pouvoir bénéficier des aides de leur gouvernement.
Êtes-vous optimiste pour la suite ?
Je rappelle au préalable que les voyages ne font pas partie des premières nécessités. Ça reste du loisir. Le plus important aujourd’hui, est de prendre soin de ses proches.
Je suis de nature optimiste. J’espère que comme à la Libération, les gens vont s’éclater après et iront voyager comme des malades !