8 février 1962 : hommage, mémoire

 8 février 1962 : hommage, mémoire

Obsèques des huit personnes tuées durant la manifestation anti OAS dans la nuit du 8 au 9 février 1962 à Paris. Les corps d’abord exposés à l’annexe de la Bourse du Travail


Demain aura lieu la commémoration du 8 février 1962. Ce jour où une manifestation pacifique pour la paix en Algérie a été brutalement réprimée.


Brutale répression


Il y a 57 ans, à Paris, à hauteur du métro Charonne, alors que la manifestation pacifique contre l’OAS et pour la paix en Algérie se terminait, les brigades spéciales de la Police chargeaient violemment dans la foule.


Outre les matraquages, des témoignages dénonçaient le fait que les policiers jetaient sur la foule les grilles en fonte qui se trouvaient au pied des arbres.


Bilan : 8 morts et de nombreux blessés. Aujourd’hui, le Comité Vérité et Justice pour Charonne continue de se battre pour que l’Etat reconnaisse ses torts.


Transmettre


« Nous avons un public qui a connu et qui a entendu parler de ces événements. Mais il y a un public plus jeune qui est complètement ignorant sur la question » explique Henri Cukierman, président du Comité Vérité et Justice pour Charonne.


Mais ce dernier a bien conscience que l’épais voile entourant tout ce qui a trait à la guerre d’Algérie en France est un frein à la transmission : « Il faut dire que la guerre d'Algérie, et ses conséquences, est un événement dont on a peu parlé. Dans les livres d'histoire des collèges et des lycées, on n'en parle quasiment pas ».


Crime d’Etat ?


Si, au fil des années, les différents Présidents de la République ont commencé peu à peu à reconnaître la responsabilité de l’Etat dans les crimes et tortures perpétrés en Algérie, ce n’est toujours pas le cas pour des événements liés à cette guerre, comme la répression du 8 février 1962.


« L'objectif du comité justice pour Charonne, c'est pas seulement la mémoire, c'est aussi la volonté que soit reconnu le crime d'Etat » affirme Henri Cukierman. Ce dernier rappelle que le combat dure depuis 57 ans et continuera.


Celui de la famille Audin a bien duré 61 ans, avant qu’en septembre dernier, Emmanuel Macron reconnaisse, au nom de la République française, que « Maurice Audin [mathématicien communiste militant de l’indépendance de l’Algérie, ndlr] a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l’avaient arrêté à son domicile [Alger, ndlr] ».


Hommage aux victimes du 8 février 1962, demain à 11h30 au métro Charonne (Paris)