Festival-Moussem : « la mémoire au service des luttes de l’immigration »

 Festival-Moussem : « la mémoire au service des luttes de l’immigration »

Un réfugié tente de passer à travers un blocus policier à Thessalonique le 15 novembre 2017. Environ 200 migrants et réfugiés se sont rassemblés pour entamer une marche jusqu’à la frontière nord de la Grèce afin de poursuivre leur voyage vers l’Europe du Nord. SAKIS MITROLIDIS / AFP


Et si les luttes d'aujourd'hui pour la justice, l'égalité des droits et le droit à l'égalité, s’inspiraient de ce qui a été fait dans le passé. C'est le pari de la première édition du festival-Moussem de l'immigration et de la Tricontinentale qui aura lieu ce week-end (6-7 janvier) à Gennevilliers (92). Deux journées de réflexion, et d'action, reliant les luttes de l'immigration, passées et actuelles, avec notamment celles menées par les migrants aujourd'hui.


De la Tricontinentale à l'altermondialisme


Le festival-Moussem ambitionne de se souvenir des luttes passées et de s'en servir pour les combats d'aujourd'hui. Ainsi refait surface la Tricontinentale, née an janvier 1966, lors de la conférence de Solidarité avec les Peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine à Cuba. L'idée d'une telle conférence avait été lancée trois ans plus tôt par Fidel Castro, Premier ministre cubain, afin de combattre le colonialisme européen et l'impérialisme américain. Malgré les espoirs suscités, la Tricontinentale n'a pas eu les résultats escomptés. Malgré tout, l'altermondialisme et autres forums sociaux perpétuent aujourd'hui cette lutte contre la globalisation, le néocolonialisme…


Mémoire et luttes


Au travers de divers témoignages et discussions qui se succéderont, la thématique de la mémoire et des luttes tentera de montrer comment les droits acquis, l'ont été de haute lutte : « Des ouvriers immigrés de l'automobile en passant par les mineurs de fond du Nord et de l'Est de la France, de la lutte des foyers Sonacotra aux combats des sans-papiers, du combat contre les crimes racistes et les violences policières en passant par celui pour une carte de 10 ans, etc., aucun droit n'a été octroyé. Ils ont tous été arrachés ».


Toutes les immigrations


« Nous voulons fêter les luttes de l’immigration et de ses héritiers (e), inséparablement des luttes


des migrants quelque soit leur origine » indiquent les organisateurs de l'événement dont l'ATMF (Association des travailleurs marocains de France). Ces derniers rappelleront également que les personnes migrantes et réfugiées, pas forcément bien accueillies par les Etats-membres de l'Union européenne, sont, pour beaucoup, victimes d'enjeux géopolitiques ayant entraîné le chaos, notamment au Moyen-Orient. 


Pendant deux jours, via des conférences, projections et concerts, le festival-Moussem abordera les luttes actuelles de l'immigration sous un autre prisme, en utilisant les aspirations suscitées, à l'époque, par la Tricontinentale : « nous voulons transmettre la pensée rebelle et le souffle qu’elle nous a légué ».


Charly Célinain